Commerce
Laure Kraemer : Savoir rebondir et avancer
À la tête de quatre salons de coiffure en Meuse et en Haute-Marne, Laure Kraemer a été confrontée à la fermeture de l’hypermarché Auchan de Bar-le-Duc en mai dernier alors que sa cellule commerciale est restée ouverte. Portée par la fidélité de ses clients et son envie de continuer d’entreprendre, elle vient d’ouvrir un cinquième salon à Toul, plus déterminée que jamais.

La vie entrepreneuriale est loin d’être un long fleuve tranquille. Laure Kraemer en a parfaitement conscience. À bientôt quarante ans, la dirigeante qui a repris en 2010 les trois salons de ses parents a continué à développer l’enseigne Epi Tête en ouvrant un quatrième salon à Saint-Dizier. Hormis le premier salon historique qui se trouve en cœur de ville, à Bar-le-Duc, tous les autres sont implantés dans des centres commerciaux. Un choix stratégique qui s’explique par une volonté d’offrir aux clients des services : la proximité de places de parking, des plages horaires larges et un flux continu sans rendez-vous préalable. Autant d’atouts qui ont permis à ses salons de se développer. Alors en novembre 2024, quand elle apprend dans la presse qu’Auchan doit fermer ses portes six mois plus tard, la nouvelle tombe tel un couperet. Après l’effroi, il a fallu réagir, malgré les nuits blanches pour celle dont le bail courait jusqu’en septembre 2026. «J’étais parfaitement consciente des conditions de mon bail, j’ai vite compris que la situation était catastrophique», confie-t-elle, non sans cacher son émotion. Si une reprise est espérée, c’est finalement le scenario du pire qui se produit. Le 17 mai, Auchan Bar-le-Duc fermait ses portes, laissant derrière lui, des cellules commerciales encore vivantes, mais en sursis.
Résister et saisir les nouvelles opportunités
«Après
des mois d’inquiétude quant à la pérennité du salon, on a
assisté à un vrai élan de solidarité entre nos clients fidèles
toujours présents mais également des nouveaux qui venaient nous
soutenir»,
se rappelle-t-elle. Six mois après, Laure Kraemer n’a licencié
personne et regarde vers l’avenir. «Notre
bail prendra fin en septembre 2026, alors je prépare la suite autour
de la recherche d’un nouveau lieu d’accueil à Bar-le-Duc qui
nous permettrait de conserver les mêmes services comme le parking»,
ajoute celle qui s’est rapprochée de la CCI Meuse Haute-Marne.
Dans le même temps, elle a su saisir une nouvelle opportunité en
début d’année en signant pour l’ouverture d’un cinquième
salon qui a accueilli ses premiers clients le 23 septembre dernier.
Le premier en Meurthe-et-Moselle, sur une zone commerciale à Toul,
au sein du centre Leclerc. Le challenge est entier pour cette cellule
commerciale qui est restée fermée huit mois, à la suite d’une
liquidation. Après des travaux engagés, elle a recruté trois
professionnelles qui ont toutes suivi un programme de formation
technique avant l’ouverture.

© Salon Epi Tête - Le nouveau salon a ouvert à Toul, dans le centre Leclerc.
Se renouveler
«Notre
métier évolue sans cesse, on est désormais dans une offre globale
de bien-être avec des soins et des massages».
Pour ce nouveau salon, elle a voulu imprimer une nouvelle identité
avec un aménagement différent, plus convivial, des tables rondes
qui favorisent les échanges. «L’enjeu
est de casser les codes du salon traditionnel»,
avoue celle qui va dupliquer progressivement ce nouveau concept dans
ses autres salons. Le prochain, ce sera à celui de Bar-le-Duc, quand
le nouveau point de chute sera connu en 2026. Après avoir misé très
tôt sur la digitalisation, la jeune entrepreneuse joue la carte des
prises de rendez-vous via son site internet et une communication
ciblée sur les réseaux sociaux. «Dans
nos métiers, le principal levier, c’est le bouche-à-oreille»,
estime la professionnelle qui ne manque pas de volonté et qui a su
transformer l’épreuve vécu ces derniers mois en force pour
continuer à faire grandir son entreprise.