Le 8e sommet Choose France bat un record d'investissements et avance dans l'IA

Centres de données, banque en ligne, bateaux de croisière: le 8e sommet Choose France lundi, évènement destiné à attirer les investissements étrangers en France, a battu un nouveau record avec 20 milliards d'euros de projets...

Le président Emmanuel Macron à Ligny-en-Barrois, dans la Meuse, le 19 mai 2025 © Jean-Christophe VERHAEGEN
Le président Emmanuel Macron à Ligny-en-Barrois, dans la Meuse, le 19 mai 2025 © Jean-Christophe VERHAEGEN

Centres de données, banque en ligne, bateaux de croisière: le 8e sommet Choose France lundi, évènement destiné à attirer les investissements étrangers en France, a battu un nouveau record avec 20 milliards d'euros de projets annoncés sous les ors du château de Versailles.

"C'est une édition très complète", s'est réjoui Emmanuel Macron lundi devant un parterre de chefs d'entreprises rassemblés dans la galerie des batailles du musée parisien.

Une cinquantaine de projets ont été dévoilés ou confirmés par la France qui a convié plus de 200 patrons à l'occasion d'un sommet baptisé "France, terre de créativité".

Après les 15 milliards d'euros de l'édition 2024, la moisson 2025 a été de 20 milliards d'euros d'investissements nouveaux. Et 20,8 milliards d'euros d'engagements sur l'intelligence artificielle (IA) pris en février ont été entérinés.

Devant les patrons, le président de la République a cité ses réformes visant à simplifier le marché du travail et la baisse de la fiscalité parmi les raisons à cette attractivité économique retrouvée.

Il a aussi appelé à poursuivre le mouvement de simplification, en proposant, comme son homologue allemand il y a dix jours, de supprimer la directive européenne sur le devoir de vigilance, qui impose aux entreprises des règles en matière de respect de l'environnement et des droits humains dans toute leur chaîne de production.

Attractivité discutée

La France peut se targuer d'avoir été consacrée premier pays européen en termes d'investissements étrangers par le baromètre du cabinet EY pour la 6e année de suite, qui prend en compte le nombre de projets d'investissements annoncés.

Le sommet "participe du redéveloppement, du redéploiement d'une puissance industrielle française", s'est félicité sur RTL le ministre de l'Economie Eric Lombard.

"De la propagande", a commenté sur X le député Insoumis Eric Coquerel, selon qui "le bilan macroniste c'est la désindustrialisation".

"C'est un fait que nous avons davantage ouvert d'usines que fermé d'usines ces dernières années", a rétorqué le ministre délégué au Commerce extérieur Laurent Saint-Martin, interrogé à Versailles.

"Les annonces du sommet Choose France ne devraient pas suffire à renverser l'essoufflement de l'investissement des entreprises en France", tempère l'économiste en chef du cabinet Asterès, Sylvain Bersinger, dans une note.  

Un autre baromètre dévoilé en avril par le cabinet international Kearney plaçait la France à la septième place mondiale de l'attractivité économique économique et à la troisième en Europe. 

Plusieurs chefs d'entreprises ont tout de même loué à Versailles une amélioration: il y a encore dix ans "la perception de la France n'était pas ce qu'elle est aujourd'hui", a indiqué le patron de Snapchat, Evan Spiegel.

"La France a beaucoup d'avantages, elle peut encore faire mieux", a aussi dit le directeur général d'Amazon France Frédéric Duval, pointant les "restrictions administratives". L'entreprise est venue annoncer 300 millions d'euros d'investissement.

Pluie de milliards

Parmi les autres projets annoncés lundi figurent un investissement de 6,4 milliards d'euros de l'américain Prologis, pour la construction de centres de données et d'entrepôts, et la confirmation par MSC Croisières d'une commande de deux navires aux chantiers de Saint-Nazaire pour 3,5 milliards d'euros.

Des annonces bienvenues en pleines négociations sur les droits de douane avec Donald Trump qui tente lui-même d'attirer les investissements. 

L'autre volet des annonces attendues concerne les premières concrétisations des 109 milliards d'investissements en France dans le domaine de l'IA, promis en février lors d'un sommet.

Le fonds d'investissement émirati MGX a confirmé son engagement pour l'établissement d'un campus IA en Ile-de-France, avec une première tranche de 8,5 milliards d'euros.

Le canadien Brookfield devait confirmer l'investissement de 10 milliards d'euros pour un site à Cambrai (Nord). Et l'américain Digital Realty ses engagements pour des centres de données à Marseille et Dugny (Seine-Saint-Denis), pour 2,3 milliards.

Bureaux parisiens

La "fintech" britannique Revolut va consacrer un milliard d'euros d'investissement à la création de son nouveau siège social pour l'Europe de l'ouest à Paris.

Le richissime fonds souverain saoudien PIF (Public investment fund) a aussi choisi Paris pour l'ouverture d'une filiale.

Cette année, Choose France met aussi à l'honneur des capitaux pour l'économie circulaire, notamment le recyclage textile, la mobilité décarbonée ou le cinéma et l'audiovisuel, autour d'un invité d'honneur, le judoka multimédaillé Teddy Riner.

Emmanuel Macron a aussi tenu une table ronde avec des chefs d'entreprises sud-coréens et deux autres sur l'intelligence artificielle et la transition énergétique.

Il devait aussi recevoir Stella Li, vice-présidente exécutive du constructeur de voitures électriques chinois BYD, le magnat mexicain Carlos Slim et le directeur général du saoudien Qiddiya, avant un "dîner de travail".

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