Le budget de la Sécurité sociale suspendu au vote sur les recettes
Les députés doivent se prononcer ce samedi, sur sa partie recettes, largement remaniée, et dont le rejet interromprait les débats avant même l'article-phare suspendant la réforme des retraites.
Le budget de la Sécurité sociale va-t-il poursuivre son chemin à l'Assemblée ? Les députés doivent se prononcer, potentiellement samedi 8 novembre, sur sa partie recettes largement remaniée, et dont le rejet interromprait les débats avant même l'article-phare suspendant la réforme des retraites. Laconique, s'exprimant depuis le Mexique, Emmanuel Macron a répété ses vœux de stabilité pour le pays, en misant sur "la responsabilité de chacun".
- L'opportunité d'aborder tous les sujets pèse à gauche : "On ne votera pas contre la partie recettes, ne serait-ce que parce qu'on veut qu'il y ait le débat sur la réforme des retraites", a expliqué Stéphane Peu, patron du groupe communiste, qui devrait s'abstenir.
- Renaud Labaye, secrétaire général du groupe RN, pense que tous les groupes ont intérêt à ce qu'on aborde les dépenses car "ce n'est pas bon de laisser entendre aux Français que quand on parle de budget on ne parle que de fiscalité". Mais la décision sera actée par la patronne Marine Le Pen.
- Le gouvernement espérera nécessairement une abstention des socialistes plutôt qu'un vote contre, alors que le PS, qui a obtenu sous la menace d'une censure l'annonce d'une suspension de la réforme des retraites, a un intérêt objectif à ce que les débats aillent jusqu'à cet article crucial.
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Quel déficit ?
Les oppositions, mais aussi une partie du camp gouvernemental, peuvent aussi se targuer d'avoir largement réécrit la partie recettes : exit la surtaxe sur les mutuelles ou la fin d'une exonération sur les salaires des apprentis. Et la gauche a aussi fait adopter des amendements PS, LFI et communiste pour une hausse de CSG sur les revenus du patrimoine, et dégager 2,8 milliards de recettes en 2026. "J'aurais bien aimé qu'il y ait un petit peu plus de recettes", pointait Jérôme Guedj (PS) vendredi, déçu du manque de soutien à certaines réductions d'exonérations patronales.
Plus d'impôts, moins de dépenses... Tous les groupes s'inquiètent à leur manière de la façon dont sera réduit le déficit de la Sécu. La copie du gouvernement prévoyait 17,5 milliards d'euros de déficit en 2026 (contre 23 milliards en 2025). Mais le feu nourri des parlementaires contre plusieurs mesures-phares, comme le gel des retraites et des minima sociaux auquel le gouvernement entend renoncer, éloigne l'objectif.