Onnaing : le Chinois Windrose investit 175 millions d'euros dans une usine de camions électriques
Le constructeur de poids-lourds électriques né en 2022 a annoncé un investissement de 175 millions d’euros dans la construction de sa future usine à Onnaing, dans le Valenciennois. Le site devrait produire jusqu’à 4 000 camions par an. La création de 300 emplois est attendue au démarrage.

Windrose Technology conçoit et assemble des poids lourds électriques nouvelle génération dotés d’une autonomie de 670 kilomètres. «Il s’agit du premier camion né électrique, la plupart sont des camions diesel devenus électriques», indique Éric Gauthier, directeur des opérations Europe de Windrose.
Les batteries vont de l’avant
à l’arrière du véhicule, plus précisément sur toute la largeur
du châssis
et le
véhicule embarque jusqu’à 700 kWh de
batterie. «Il existe deux
prises de recharge, une à droite, une à gauche, ce qui permet de
cumuler deux chargements en même temps ce qui équivaut à 800 kWt, soit une charge de
400 km en 45 minutes», précise
l’intéressé.
La distance moyenne de roulage est de 520 km par jour pour un poids-lourd. «Aujourd’hui grâce à ce modèle d’une autonomie de 670 km, le conducteur peut rouler une journée sans recharger le véhicule». Avec une puissance de 1 400 chevaux, le camion gagne en vitesse commerciale notamment dans les zones montagneuses, où le véhicule peut monter jusqu’à 80 km dans les montées. Doté de sept caméras, il ne présente pas de risque d’angle mort grâce à une visibilité de 270 degrés. Ces camions, au prix de 250 000 dollars, sont destinés aux transporteurs. À noter qu’ils ont réalisé plus de 6 500 km de test dernièrement à travers l’Europe.

4
000 véhicules produits par an
L’usine
d’Onnaing qui s’étendra sur 90 000 m² devrait sortir de terre
en 2027 avec une mise en service au deuxième semestre. Si le dépôt
de permis est prévu cet été, le démarrage de la construction se
fera huit mois après. Il faut compter une année de chantier. Une fois
en activité, l’usine devrait produire en moyenne 4 000 véhicules
par an. Au total, 300 emplois directs sont attendus et probablement
700 indirects, même si pour l’heure il est difficile d’établir
leur nombre exact. Les emplois concerneront à la
fois la production et l’ingénierie. «L’idée est d’aller
chercher les meilleurs talents». À terme, le site pourrait
employer jusqu'à 1 000 collaborateurs.
Onnaing,
un choix loin d’être anodin
Après avoir visité une vingtaine de sites en France dans quatre régions différentes, le choix d’Onnaing n’est pas dû au hasard. «La vallée de la batterie se montre attractive auprès des investisseurs. Après les voitures électriques, les deux-roues, les vélos électriques et les batteries, désormais les camions électriques s’installent sur le territoire. Nous avons du foncier disponible sur un terrain très convoité. S’implanter en Hauts-de-France n’est pas un parcours du combattant, au contraire, nous déroulons un tapis rouge pour les entrepreneurs», signale Xavier Bertrand, le président de la Région. «La stratégie de diversification industrielle dans le Valenciennois porte ses fruits, à l’image de l’arrivée de Windrose, signal fort de l’attractivité du territoire. Puis le choix du futur site à Onnaing installé devant l’usine de Toyota est un beau clin d’oeil», témoigne Laurent Degallaix, maire de Valenciennes et président de Valenciennes Métropole.
À
noter que le groupe Windrose, né il y a 3 ans, possède déjà deux
unités de production en Chine, deux aux États-Unis et donc
prochainement deux en Europe (Anvers déjà en activité et Onnaing
dès 2027).
L’ambition du constructeur est de faire de la France sa base industrielle continentale. «L’écosystème industriel local est solide avec des compétences dans la mobilité et les batteries, et une vraie dynamique autour de la transition énergétique. Le site est aussi proche de la Vallée de la Batterie, ce qui renforce son intérêt stratégique pour nous. Puis Onnaing avec son port fluvial, offre une logistique très efficace en complément de notre site d’Anvers, qui reste notre centre d’importation, d’exploitation et notre siège européen», confirme Éric Gauthier. Le constructeur prévoit d’acheminer tous les composants nécessaires à la production des véhicules, via le fluvial entre Anvers et Onnaing.

