Le Conseil d’administration de l’UBE tire la sonnette d’alarme sur l’enseignement supérieur
Face aux décisions récentes du ministère de l’enseignement supérieur et à la dégradation de la situation budgétaire, le Conseil d’administration de l’Université Bourgogne Europe exprime ses inquiétudes et demande des garanties pour la liberté académique et l’indépendance de la recherche.
Le lundi 15 décembre dernier, le Conseil d’administration de l’Université Bourgogne Europe (UBE) s’est réuni et a adopté à l’unanimité une motion exprimant ses fortes préoccupations sur la situation de l’enseignement supérieur et de la recherche. Les administrateurs pointent plusieurs décisions ministérielles et la fragilisation des budgets universitaires comme autant de menaces pour le fonctionnement et l’indépendance des établissements.
Des principes fondamentaux remis en question
Le CA de l’UBE s’inquiète de la protection de la liberté académique et de l’indépendance de la recherche. Selon les administrateurs, l’annulation en novembre d’un colloque intitulé "La Palestine et l’Europe" au Collège de France illustre une mise en cause préoccupante de ces deux principes. De plus, le retard annoncé dans la revalorisation indemnitaire prévue par la loi de programmation de la recherche et l’accord de 2020 sur les rémunérations nourrit un sentiment d’incertitude. Enfin, la méthodologie d’une enquête sur l’antisémitisme dans l’enseignement, confiée à l’IFOP et suspendue fin novembre, a également suscité des interrogations.
Un budget sous tension
La situation financière des universités inquiète tout autant le Conseil d’administration. Pour 2026, le projet de budget prévoit une augmentation de 157 millions d’euros, mais les dépenses contraintes progressent de plus 519 millions. Les universités devront identifier 362 millions d’euros d’économies, ce qui correspond à environ 5 600 postes, dans un contexte où les ressources humaines sont déjà limitées.
Face à ces difficultés, le CA appelle le ministère à honorer ses engagements, garantir l’indépendance de la recherche, doter le service public de l’ESR des ressources nécessaires et clarifier les critères de répartition des moyens entre universités.
« Ces évolutions questionnent la capacité du service public de l'enseignement supérieur et de la recherche à remplir pleinement ses missions », conclut la motion adoptée à l’unanimité.