La gauche unitaire espère se rendre incontournable pour 2027
Olivier Faure (PS) Marine Tondelier (Écologistes), Clémentine Autain (L'après) ou encore François Ruffin (Debout!) se sont retrouvés avec l'égérie de l'union de la gauche en 2024, Lucie Castets, ce samedi dans les Yvelines, pour avancer sur leur programme pour la présidentielle.
Ils avaient fait "le serment", en juillet dernier à Bagneux, d'avoir un candidat commun pour 2027 : la gauche unitaire, qui défend une candidature commune pour la présidentielle de 2027, s'est réunie ce samedi à Trappes, dans les Yvelines, afin d'avancer sur son programme et faire la démonstration d'une union incontournable, malgré des positions très divergentes à l'Assemblée.
Le patron du PS Olivier Faure, la cheffe des Écologistes Marine Tondelier, les ex-députés LFI Clémentine Autain (L'après) et François Ruffin (Debout!) ainsi que le coordinateur de Génération.s Benjamin Lucas, se retrouvent ainsi avec l'égérie de l'union de la gauche en 2024, Lucie Castets, pour donner un aspect plus concret à cette promesse.
Front populaire 2027
Première manifestation du "Front populaire 2027", comme ils se nomment, la convention porte sur le thème de l'éducation, pour faire la démonstration que le processus d'union existe, "dans un moment où on a l'impression que les voix de gauche sont chaotiques", explique le secrétaire général du PS Pierre Jouvet. Depuis juillet, les unitaires ont surtout échangé lors de réunions de travail hebdomadaires, pour avancer sur les questions programmatiques mais aussi sur les modalités de désignation du candidat commun - possiblement via une primaire. Mais les deux candidats de gauche les mieux placés dans les sondages, le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon et le dirigeant de Place publique Raphaël Glucksmann, sur deux lignes antagonistes, refusent toute participation à ce processus, persuadés de pouvoir s'imposer dans les sondages pour incarner le vote utile.
Le PCF n'a pas non plus souhaité à ce stade s'intégrer à cette volonté d'union, même si les communistes "ne sont pas loin", veut croire le sénateur écologiste Thomas Dossus. Le sujet est d'avancer sur le processus, pour que, une fois la date fixée, il devienne "incontournable pour tous, y compris pour Glucksmann et LFI", ajoute Thomas Dossus, espérant atteindre le niveau de mobilisation de la primaire de François Hollande en 2011, c'est-à-dire entre un et deux millions de personnes. A ce stade, trois candidats sont déjà déclarés pour cette primaire : François Ruffin, Clémentine Autain et Marine Tondelier, qui devrait officiellement être désignée par son parti début décembre. Le PS devrait aussi présenter un candidat, mais le processus n'a pas le soutien de tout le parti.
Jospin 2002
Il reste aussi difficile de pousser la stratégie d'union, quand les différents partenaires ont défendu des positions très différentes dans l'hémicycle sur le budget. Cet événement intervient la veille d'un rassemblement d'une autre partie de la gauche, celle représentant la social-démocratie, réunie dimanche à Pontoise autour de l'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve. Raphaël Glucksmann y sera présent. Pas de quoi inquiéter les unitaires. "Si Raphaël Glucksmann zappe la primaire, il n'échappera pas à la fragmentation de la gauche. Il aura face à lui Ruffin, Tondelier et Roussel, voire plus", estime un député socialiste: "Ce sera Jospin 2002".