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Le groupe Roger Martin opte pour les engins électriques

L’entreprise des travaux publics s’est dotée de la première chargeuse électrique Volvo L120 de France. Avec ce nouvel engin, livré le 10 décembre dernier et destiné à la centrale à béton SABEVI de Saint-Apollinaire, le groupe franchit un pas de plus vers la décarbonation.


L'engin suppose de disposer d'un accès à l'électricité sur les chantiers où il travaille. © Aletheia Press / N.Hubert
L'engin suppose de disposer d'un accès à l'électricité sur les chantiers où il travaille. © Aletheia Press / N.Hubert

Pour fêter encore un peu ses 130 ans d’existence, le groupe familial Roger Martin a fait l’acquisition de la première chargeuse électrique Volvo L120 que le fabricant ait livrée en France. Un équipement dont le chef d’entreprise a pris possession le 10 décembre dernier. «Notre groupe a une stratégie qui lui permet de s’adapter aux périodes qu’il traverse» a souligné Vincent Martin, quatrième génération à diriger l’entreprise. «Cet investissement représente notre confiance dans l’avenir.»

Parmi les différentes entités du groupe, l’engin a rejoint la centrale à béton SABEVI située à Saint-Apollinaire, un site où ce type de matériel peut être utilisé sans créer de difficultés nouvelles. «Nous sommes obligés de faire des choix selon les implantations. Certains sites n’ont pas d’alimentation électrique pour recharger les véhicules. Certaines utilisations ne sont pas adaptées. Nous n’avons pas une stratégie de généralisation, mais on cherche à réduire les consommations pour concilier économie et écologie.»

Des investissements progressifs

Conscient de sa responsabilité dans la transition énergétique et écologique qui s’engage, Vincent Martin rappelle que d’autres équipements du groupe s’inscrivent déjà dans une démarche plus durable. «On a une dose de responsabilité quand on investit» insiste-t-il. En plus d’expérimenter la chargeuse électrique en leasing, l’entreprise a déjà fait le choix de s’équiper en poids lourds roulant aux biocarburants. En parallèle, la société verdit sa flotte au rythme de 25% des véhicules changés et déploie des solutions pour augmenter la durée de vie de ses moteurs en ayant recours à un nettoyage annuel par hydrogène.

«Nous aurons toujours des investissements. Nous nous remettons en question, nous nous engageons dans la recherche.» Pour autant, Vincent Martin se montre réaliste et reconnait qu’il ne passera pas au 100% électrique à court terme, rappelant que la transition se fait progressivement, en fonction des produits disponibles et de leur utilisation.

Un enjeu financier

Cet engagement dans la transition implique également un certain coût financier puisque le prix d’acquisition d’une telle chargeuse électrique reste en moyenne deux fois supérieur à un engin thermique classique. «Il faut toutefois prendre en compte le coût moins élevé de l’énergie, la maintenance réduite. Avec l’augmentation de la demande, les prix baisseront» explique David Guillemard, président de Volvo Construction. À l’usage, la différence de prix s’amoindrit.

De son côté, Vincent Martin insiste sur le rôle que les élus et des donneurs d’ordre ont à jouer dans le recours à des engins plus écologiques. «Souvent ils ne savent pas qu’ils peuvent compléter le Code des marchés publics avec une clause dans laquelle ils peuvent définir un cahier des charges et inclure des machines décarbonées.» Alors que le chiffre d’affaires de la filière des travaux publics repose en grande partie sur les collectivités, ces dernières peuvent s’imposer comme un levier de transition.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert