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Le Libanais Georges Abdallah fixé sur sa demande de libération le 17 juillet

Le Libanais Georges Abdallah pourra-t-il rentrer chez lui, après 40 ans de prison en France ? La cour d'appel de Paris, qui a examiné jeudi une énième demande de libération du militant propalestinen condamné pour complicité d'assassinats de diplomates israélien...

Des manifestants tiennent des pancartes pour réclamer la libération du Libanais Georges Ibrahim Abdallah durant une manifestation propalestinienne le 14 juin 2025 à Paris © Thomas SAMSON
Des manifestants tiennent des pancartes pour réclamer la libération du Libanais Georges Ibrahim Abdallah durant une manifestation propalestinienne le 14 juin 2025 à Paris © Thomas SAMSON

Le Libanais Georges Abdallah pourra-t-il rentrer chez lui, après 40 ans de prison en France ? La cour d'appel de Paris, qui a examiné jeudi une énième demande de libération du militant propalestinen condamné pour complicité d'assassinats de diplomates israélien et américain en 1982, se prononce le 17 juillet.

"J'ai dit aux juges +soit vous le libérez, soit vous le condamnez à mort+", a déclaré son avocat Jean-Louis Chalanset aux médias à la sortie de l'audience, non publique.

Condamné en 1987 à la réclusion à perpétuité pour complicité d'assassinats de diplomates américain et israélien en 1982, Georges Ibrahim Abdallah, 74 ans aujourd'hui, est libérable depuis 25 ans mais a vu sa dizaine de demandes de remises en liberté échouer. Emprisonné depuis octobre 1984, il est considéré comme le plus ancien détenu des prisons françaises. 

Pour sa demande de libération, la cour avait reporté en février et à la dernière minute sa décision, expliquant qu'avant toute libération il était nécessaire "au préalable" qu'il fasse un "effort conséquent" d'indemnisation des parties civiles, ce qu'il a toujours refusé de faire.

Sans reconnaître son implication dans les assassinats, Georges Abdallah les a toujours qualifiés d'"actes de résistance" contre "l'oppression israélienne et américaine" dans le contexte de la guerre civile libanaise et l'invasion israélienne au sud-Liban en 1978.

A l'audience, son avocat a cependant donné à la cour des documents indiquant la présence sur le compte de Georges Abdallah en prison d'une somme "d'environ 16.000 euros", "à la disposition des parties civiles si celles-ci sollicitent le versement". Sans préciser d'où venait l'argent ni s'épancher sur la position de son client.

Selon Me Chalanset, le parquet général, ainsi que l'avocat des Etats-Unis qui se sont vigoureusement opposés à toutes ses demandes de libération, ont jugés qu'il n'y avait "aucun effort" puisque "ce n'est pas son argent" et qu'il n'y avait pas de "repentir". 

"J'ai rappelé que la notion de repentir n'existait pas dans le droit français", a poursuivi Me Chalanset, qui a eu son client au téléphone depuis le palais de justice pour lui raconter l'audience.

Détenu âgé

La décision sera rendue à 09H00 le 17 juillet, également lors d'une audience non publique, a indiqué une source judiciaire.

Dans son arrêt de février, au delà de la question de l'argent, la cour s'était dite favorable à sa remise en liberté avec départ immédiat pour le Liban (prêt à l'accueillir), dans la lignée de la décision rendue en novembre par le tribunal de l'application des peines, immédiatement suspendue par un appel du parquet antiterroriste.

"Détenu âgé", Georges Abdallah ne présente plus de "risque grave" de récidive, ni de "trouble à l'ordre public" en cas de libération, avait estimé la cour.

Côté parties civiles, les Etats-Unis ont signalé une décision récente de la Cour de cassation concernant les conditions de la libération conditionnelle, espérant qu'elle pousse les magistrats à revoir leur arrêt de février. Leur avocat Me Thierry Marembert n'a pas souhaité s'exprimer après l'audience.

Selon une source proche du dossier, le ministère de l'Intérieur a contacté ces derniers jours l'ambassade du Liban à Paris pour s'assurer qu'en cas de feu vert, les autorités locales prévoyaient un laissez-passer et prendraient en charge son billet d'avion Paris-Beyrouth, ce que l'ambassade a confirmé.

Avant cela, son transfert depuis sa prison de Lannemezan (Hautes-Pyrénées) vers la capitale serait assuré par les forces de l'ordre françaises.

Georges Abdallah, tombé dans l'oubli au fil des ans alors qu'il était au moment de sa condamnation l'un des plus célèbres prisonniers de France, est un "symbole passé de la lutte palestinienne", estimait la cour dans son arrêt de février, soulignant que son groupuscule de chrétiens libanais laïcs, marxistes et propalestiniens nommé FARL (Fraction armée révolutionnaire libanaise), dissous depuis longtemps, "n'a pas commis d'action violente depuis 1984".

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