Le Musée français de la Brasserie renforce sa professionnalisation
Le Musée français de la Brasserie de Saint-Nicolas-de-Port a un nouveau président ! Depuis la fin avril, Éric Tschitschmann a succédé à Benoît Taveneaux qui a passé trente ans à la tête de cette aujourd’hui institution de l’univers brassicole.

Renforcement de la communication, avec l’embauche d’une personne dédiée, renforcement des réseaux sociaux en passant par une redynamisation du site internet, une accentuation et une ouverture plus large des formations proposées en passant par la mise en place d’un véritable logiciel comptable !
Depuis l’arrivée d’Éric Tschitschmann à la présidence de l’association du Musée français de la Brasserie de Saint-Nicolas-de-Port fin avril, un vent de professionnalisation souffle sur cette référence de l’univers brassicole. Le musée fêtera en 2028 ses quarante ans !
«C’est une belle institution, une équipe de passionnés engagés ! Le travail accompli est remarquable et nous devons continuer dans ce sens en nous renforçant pour faire perdurer cette connaissance de ce patrimoine industriel et la technicité de l’univers brassicole», assure celui qui a succédé à Benoît Taveneaux, aujourd’hui président honoraire après trente ans passés à la tête de l’association.
L’association est à l’initiative du concours national de bière aujourd’hui incontournable depuis sa création il y a plus d’un quart de siècle (il fêtera ses trente ans l’année prochaine) et du salon du brasseur, salon technique leader en France pour les brasseurs professionnels et amateurs organisé depuis 2018 avec Destination Nancy au parc des expositions de Nancy. L’édition 2025 de ses deux événements est annoncée les 16 et 17 octobre prochains.
Héritage industriel
«Il y a une montée en puissance continue de ce salon ! Il a pris une dimension nationale et internationale avec la présence de plusieurs exposants étrangers. Le partenariat avec Destination Nancy est plus que bénéfique et nous avons su préserver l’ADN de la manifestation», assure celui qui est entré dans l’association un peu par hasard.
Ancien directeur régional de l’Équipement en Lorraine, il a ses premiers contacts avec le musée lors de la volonté de l’association de voir l’installation d’un panneau signalétique le long de l’A33. «C’est là que j’ai rencontré Benoît Taveneaux. Le souhait de l’association était d’intituler ce panneau Musée de la brasserie. À l’époque, dans un contexte de prévention routière soutenu, l’apologie de la bière n’était pas dans l’ère du temps. Un consensus a été trouvé en changeant la dénomination en Musée du brasseur».

© Emmanuel Varrier. La salle des cuves pourrait être un des éléments phares d’un escape game envisagé par l’équipe du musée.
Éric Tschitschmann prend à cœur le sujet. «L’activité brassicole à Saint-Nicolas a duré pendant près de deux siècles. Stella Artois a été le dernier propriétaire de la brasserie. Elle a fermé en 1986. C’est le seul héritage industriel de la ville.»
Habitant de la cité portoise, le fonctionnaire d’État aujourd’hui à la retraite, y a passé une grande partie de sa jeunesse. «Je jouais avec le petit-fils de la famille Moreau, propriétaire de la brasserie jusqu’en 1972 et j’y ai travaillé pendant les étés durant mes études.»
C’est ce patrimoine, cette histoire, ce vécu qui animent principalement le nouveau président additionné à l’aspect technique de la fabrication du breuvage houblonné.
Cette maîtrise technique de l’association du Musée français de la Brasserie est reconnue et a pris une forte dimension lors de l’explosion des micro-brasseries artisanales il y a une dizaine d’années.
«Le monde brassicole a connu une forte expansion avec les micro-brasseries. L’évolution conjoncturelle a provoqué une certaine régulation et la fermeture de plusieurs d’entre elles.»
L’engouement apparaît moindre, «nous avons moins de demande en matière de formation au niveau des micro-brasseries.» L’une des raisons de voir réorienter la partie formation proposée en l’ouvrant à un public large avec le développement envisagé d’un kit de brassage pour particuliers.
D’autres projets sont dans les tuyaux comme l’étude de la création d’un escape game au cœur de la tour de brassage (classé monument historique). «Cela permettrait une nouvelle approche pour faire connaître l’histoire de la bière et des brasseries.»
L’accentuation des expositions temporaires (comme celle aujourd’hui sur l’art déco visible jusqu’à fin septembre) est également envisagée. Des projets nombreux et aujourd’hui travaillés et décidés d’une façon plus collégiale en matière d’organisation et de prise décision. «Le musée, c’est une équipe collégiale !»
Bâtiment administratif : pour un classement aux monuments historiques
La tour de brassage, la salle des cuves et celle des machines sont classés aux monuments historiques et le portail d’entrée y est inscrit ! L’ancien bâtiment administratif, aujourd’hui accueil du musée et salle d’expositions, pourrait les rejoindre. C’est l’un des futurs projets souhaités par Éric Tschitschmann, le nouveau président du Musée français de la Brasserie.

© Emmanuel Varrier.