Le Parlement de la mer pour une vision globale du développement du littoral

À la suite des travaux du Ceser des Hauts-de-France en 2019, le Parlement de la mer régional a été lancé fin 2020. Cette instance doit participer à la création d’une véritable coopération entre les acteurs du territoire.

Le littoral des Hauts-de-France concentre un sixième de la population et de nombreuses activités économiques. © Pixabay
Le littoral des Hauts-de-France concentre un sixième de la population et de nombreuses activités économiques. © Pixabay

Ce 16 juin, Laurent Degroote, président du Ceser des Hauts-de-France (Comité économique social et environnemental régional), était l’invité du Cercle Côte d'Opale synergie. Cette association d’intérêt général consacrait ses échanges bimensuels à la nouvelle «Ambition littoral» des Hauts-de-France.

«'Ambition littoral' est une politique de travail du Ceser qui nourrit les travaux du Conseil régional, a expliqué Laurent Degroote. Nos travaux avaient pour but de dire comment un territoire régional peut montrer qu’il a des atouts alors qu’il est absolument méconnu. On connaît la mer, les plages, les ports… Mais tout cela ne forme pas un tout. Et pourtant, il est possible d’avoir une approche globale différente si on permet aux acteurs du territoire de dialoguer.»

Une locomotive pour la région

«Les activités sont très diverses, bien situées, face à la mer, avec des moyens de communication vers toute l’Europe. C’est un territoire nanti mais qui n’en est pas conscient. Il a tout pour réussir et être une véritable locomotive pour la région», note encore le président du Ceser. Un sujet d’autant plus essentiel que sur les 6 millions d’habitants de la région, 1 million vit sur le littoral.

C’est ce constat qui a amené le Ceser à proposer, en 2019, la mise en place d’un Parlement de la mer. Avec l’objectif de mettre autour de la table des maires de communes parfois en concurrence, les entreprises locales, les associations, le monde de l’enseignement… pour engager une réflexion commune. Une préconisation suivie par le Conseil régional fin 2020. «C’est une forme évoluée de la démocratie régionale», a estimé Laurent Degroote. La structure, qui a pour fonction de proposer des pistes d’action, a vu sa mise en route ralentie par la crise sanitaire. Aujourd’hui présidée par Jean-François Rapin, conseiller régional, elle devrait entamer ses travaux après la période électorale.

De l’érosion au développement du nautisme

Quatre commissions du Parlement travaillent, notamment, sur l’économie maritime ou encore l’attractivité portuaire. «On a trois grands ports, chacun leader dans son domaine, qui forment le premier ensemble portuaire français, ce qui est méconnu. Comment avoir une cohérence d’ensemble alors que chaque port travaille aujourd’hui en solo ?» a résumé Laurent Degroote. Entre le port de Calais, qui prépare l’ouverture de nouveaux terminaux, et celui de Boulogne, enclavé dans la ville, avec une activité de pêche qui est en difficulté, les situations sont loin d’être comparables.

Autre thématique de travail, la transition écologique et climatique et donc la submersion marine et l’érosion. «Il y a plusieurs enjeux : comment traiter avec des voies d’avenir l’érosion côtière plutôt qu’au travers d’une voie uniquement défensive ?» s’est interrogé Laurent Degroote. Accompagnement de l’érosion, défense du territoire ou poldérisation, «il n’y a pas une solution unique mais des réponses locales. Mais il est souhaitable d’avoir une politique d’ensemble».

La dernière commission est consacrée à «l’attractivité maritime et littorale» qui se penche sur l’économie touristique et de plaisance, les sports… «Nous avons tous les atouts pour développer le nautisme de plaisance, a souligné au passage Laurent Degroote. Si on ne fait qu’augmenter les ports actuels, on ne parlera jamais d’une activité importante et attractive dans la région. Il ne faut pas jouer petit bras, il faut mettre le paquet et coopérer. Le Ceser est favorable à un grand port attractif, avec une taille comparable aux ports belges et hollandais. Ce qui amènera des compétences, du trafic, des investisseurs…» 

Le Ceser et le Cercle Côte d'Opale synergie

Le Ceser «est le représentant de la société civile, dite organisée, les corps intermédiaires reconnus par l’Etat, a rappelé Laurent Degroote. Ses 170 conseillers sont nommés par le préfet.» Les travaux réalisés ont pour objectif d’apporter aux élus et décideurs locaux un éclairage sur des sujets régionaux stratégiques. Son rôle est consultatif.

Le Cercle Côte d'Opale synergie est une association d'intérêt général créée en 1994. Elle organise des débats, des échanges consacrés au «Développement ou à la valorisation de notre littoral et de ses habitants».