Le PS lance son congrès à Nancy, pour essayer de réunir un parti divisé
Le Parti socialiste a entamé vendredi son congrès à Nancy, qui doit entériner la victoire d'Olivier Faure au poste de premier secrétaire, avec pour principal enjeu sa capacité à rassembler...

Le Parti socialiste a entamé vendredi son congrès à Nancy, qui doit entériner la victoire d'Olivier Faure au poste de premier secrétaire, avec pour principal enjeu sa capacité à rassembler sa formation en vue de l'élection présidentielle.
"L'heure est au rassemblement", a déclaré la maire de Nantes, Johanna Rolland, proche d'Olivier Faure, lors d'une conférence de presse, assurant que "l'état d'esprit de la direction" était de "tendre la main".
Olivier Faure est arrivé en tête du vote des militants le 5 juin dernier, mais avec seulement 50,9% des voix (chiffres provisoires qui seront actualisés samedi), ce qui lui laisse une faible marge de manoeuvre.
Juste avant d'arriver en gare de Nancy, le premier secrétaire a d'ailleurs été félicité pour sa victoire par le contrôleur du TGV, qui a pris le micro pour annoncer sa présence à bord et lui souhaiter "un bon congrès".
La question est de savoir s'il ouvrira la direction du parti à ses concurrents, et notamment au maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol.
"La porte est ouverte à tout le monde. Tous ceux qui respectent la ligne stratégique fixée par le premier vote du congrès ont une place dans la direction", a assuré Olivier Faure dans Libération vendredi.
Mais Nicolas Mayer-Rossignol a déjà posé ses conditions: il réclame une "synthèse commune" comprenant les trois textes d'orientation qui se sont affrontés: celui d'Olivier Faure, le sien et celui de Boris Vallaud, le chef des députés socialistes, arrivé troisième.
En privé, le premier secrétaire se montre dubitatif: "Faire la synthèse sur leur texte, ça n'a pas de sens, sinon ça ne sert à rien de faire une élection", glisse-t-il.
Nicolas Mayer-Rossignol insiste aussi pour que le PS clarifie qu'il n'y aura "pas d'alliance avec LFI, ni aux municipales, ni aux législatives (même en cas de dissolution), ni aux présidentielles à venir".
Olivier Faure a affirmé jeudi que le PS n'irait "pas derrière Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle" et qu'il n'y aurait pas d'accord national aux municipales avec les insoumis.
Pas suffisant pour le maire de Rouen, qui a estimé dans L'Opinion que "l'ambiguïté demeure".
Nicolas Mayer-Rossignol exige aussi que "toute décision stratégique (alliances, mode de désignation du candidat à la présidentielle...) soit systématiquement soumise à un vote des militants".
Il fait également part de ses réticences quant à l'élaboration d'une primaire pour la présidentielle, alors qu'Olivier Faure défend une plateforme programmatique allant de Raphaël Glucksmann à François Ruffin, en vue d'une candidature commune pour 2027.
"La ligne stratégique est tranchée. En démocratie, la majorité c'est 50 + 1", a répondu Johanna Rolland.
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