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Le responsable de la Dilcrah en visite dans l'Aisne

Mathias Ott, délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT+ (Dilcrah), était en visite dans l'Aisne vendredi 4 juillet. À Laon, il a rencontré les acteurs associatifs qui œuvrent activement sur le champ de la prévention en sensibilisant la population aux stéréotypes, au racisme et aux LGBTphobies. Puis il a visité le commissariat de Saint-Quentin afin d’appréhender le volet répressif, ainsi que celui de l’accompagnement des victimes. 

Les échanges avec l’intervenante sociale et le juriste de l’association France Victimes 02 ont porté sur l’accompagnement des victimes au sein du commissariat avec Matthias Ott (à droite).
Les échanges avec l’intervenante sociale et le juriste de l’association France Victimes 02 ont porté sur l’accompagnement des victimes au sein du commissariat avec Matthias Ott (à droite).

Un déplacement à Laon puis à Saint-Quentin pour celui qui pilote la Dilcrah. Après s'être rendu au centre social Le Triangle à Laon où il a pu découvrir une exposition itinérante sur le racisme et l’antisémitisme ainsi qu’un jeu sur les discriminations, puis échanger avec l’association Fier.e.s et Queer, soutenue par la Dilcrah et les jeunes du centre social, Mathias Ott s'est rendu à Saint-Quentin. Il a visité le commissariat de la ville, accueilli par le commandant Anis Quejhani. Le délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT+ s’est entretenu avec le personnel administratif en charge de l’accueil en journée et les policiers qui prennent le relais le soir et le week-end. 

Un travail en réseau

Les échanges ont porté sur l’accompagnement des victimes, en présence de l’intervenante sociale affectée au commissariat de Saint-Quentin ainsi que du juriste de l’association France Victimes 02, Matthias Vilain. L’intervenante sociale travaille en collaboration avec les différents services sociaux du conseil départemental dont elle dépend et en lien étroit avec la psychologue. L’association France victimes tient une permanence dans les locaux mêmes du commissariat, a expliqué Matthias Vilain, ce qui facilite l’accompagnement de la victime «de la plainte à l’audience». Ce travail en réseau permet ainsi «d’apporter au sein du commissariat un accompagnement qui n’est pas toujours une réponse pénale». Le plan de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discrimination liées à l’origine 2024-2026 prévoit des mesures pour mieux accompagner les victimes et notamment de renforcer le rôle des commissariats et des points d’accès au droit.

Formation continue

Vingt-huit faits d’injures publiques ou de diffamation liés à des questions de race, de religion ou d’appartenance sexuelle ont été enregistrés durant l‘année 2023 par les services du commissariat de Saint-Quentin. Lors de cette visite, le commandant Anis Quejhani a expliqué au délégué interministériel que l’ensemble des policiers, «qui, un jour ou l’autre, seront amenés à avoir une victime en face d’eux», était formé. Le commandant a présenté en direct le module obligatoire dispensé en distanciel via une application nationale, portant sur la bonne attitude à adopter dans l’accueil des personnes victimes de faits entrant dans le champ d’action du délégué interministériel. 

À l’issue de cette formation, les policiers obtiennent un badge certifiant la connaissance des bonnes pratiques à adopter en pareille situation. La formation est dispensée de manière individuelle par le biais de courtes vidéos qui mettent en situation des cas pratiques tels que l’accueil de personnes transgenres, de couples homosexuels… «Nous sommes conscients de l’évolution de la société, nous nous adaptons avec les moyens modernes à la réalité», expose Anis Quejhani au délégué interministériel, en présence de Fanny Anor, préfete de l’Aisne.