Entreprises
Le site NoVasco d’Hagondange sans illusions
Depuis le placement en redressement judiciaire de NoVasco, le 11 août, aucun candidat à la reprise ne s’est positionné sur le site d’Hagondange. 450 emplois sont menacés. La date du 25 septembre sera décisive.

La sidérurgie française se trouve à un tournant. Elle est directement concurrencée par les importations, doit faire face à la férocité d’un monde globalisé, freinée par les coûts de production. Malgré les discours sur la réindustrialisation et la souveraineté - termes utilisés comme celui de décarbonatation souvent à tout propos -, les capacités de production diminuent inexorablement. La situation du site d’Hagondange est là un cas d’école de notre décrochage hexagonal en la matière. Son atout majeur : il dispose d’un four électrique, capable de produire de l’acier à partir de ferraille. C’est le seul du groupe NoVasco à posséder cet outil. Et pourtant. Depuis ce 11 août, où le groupe a été placé en liquidation judiciaire, aucun des candidats à la reprise n’a déposé d’offre pour le site mosellan. Les offres déposées à la date limite visent d’autres usines. Elles sont plus récentes, peut-être plus rentables, plus aisées à intégrer dans un projet déjà existant. On ne peut que déplorer la mise à l'écart d'Hagondange.
Pas de cap
Deux entreprises, Europlasma et Métal Blanc, ont remis des propositions concrètes. Aucune ne comprend Hagondange. Deux autres acteurs, ACI et Greybull Capital, ont adressé des lettres d’intention. Là aussi, aucune mention de la Moselle. Ce désintérêt trouve plusieurs raisons : un marché européen saturé, des prix sous tension, une consommation d’acier atone, des coûts énergétiques élevés qui pénalisent les fours électriques. Aucun client industriel ne s’est exprimé pour soutenir une hypothétique reprise. Le propriétaire actuel, le fonds Greybull Capital, avait promis 90 millions d’euros d’investissement lors de la reprise de l’ex-Ascometal à l’été 2024. Seul 1,5 million d’euros a été versé. L’essentiel du financement a été fourni par l’État, à hauteur de 75 millions d’euros. Aucun plan industriel n’a ici été élaboré, pas plus que la préparation du site à une relance ou à une adaptation. C’est le jeudi 25 septembre que le tribunal de commerce de Strasbourg rendra sa décision. Pour l’heure, aucune solution ne permet de maintenir l’activité à Hagondange. Les 450 salariés voient poindre une inéluctable fermeture. Le site serait appelé à être démantelé, voire dépollué. Ce serait un triste épilogue, trop souvent vu en Lorraine.