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Le tourisme, levier de croissance pour l'Oise

Conscientes des retombées économiques générées par le tourisme, les collectivités se sont emparées de ce sujet majeur. Pour les accompagner dans leur politique touristique, elles peuvent s’appuyer sur l’expertise de l'agence Oise Tourisme.

Stéphane Rouziou, Directeur de l'agence Oise Tourisme. © Oise Tourisme
Stéphane Rouziou, Directeur de l'agence Oise Tourisme. © Oise Tourisme

«L’Oise a beaucoup d’atouts à faire valoir. Mais pour attirer des touristes, il est nécessaire d’aménager le territoire tout en adoptant une approche résolument centrée sur l’expérience client», analyse Stéphane Rouziou, directeur de l'agence Oise Tourisme. Les chiffres dans le domaine sont effectivement significatifs. En 2024, le département a comptabilisé 9,6 millions de nuitées - marchandes et non marchandes. Il a accueilli 1,3 million de visiteurs au sein de ses sites culturels, 3,2 millions dans ses parcs d’attractions et 370 000 sur ses lieux de loisirs et d’activités. Une affluence significative qui contribue directement à l’économie locale, puisque le tourisme génère près de 15 000 emplois salariés.

Par ailleurs, en 2022, 720 millions d’euros ont été dépensés lors d’excursions journalières ou de séjours. «Nous avons environ 25% de clients étrangers qui passent par le département pour se rendre à leur destination finale ou qui s’arrêtent sur le chemin du retour», développe Stéphane Rouziou. Une situation qui ne doit rien au hasard. «Beaucoup ont compris que nous étions proches de Paris et que nous proposions des offres d’un excellent rapport qualité-prix, notamment en termes d’hébergement», ajoute-t-il. Quant aux visiteurs français, s’ils considèrent le département plutôt comme une destination de court séjour, ils apprécient son orientation vers le slow-tourisme.

Alors comment cerner finement les attentes des clients et développer les atouts économiques du territoire ? C’est l’enjeu porté par l’Agence de développement touristique. Elle accompagne les collectivités dans la définition leur stratégie touristique et participe à la mise en œuvre d’actions très concrètes. Ces dernières peuvent être de natures variées : la création ou la reprise d’un gîte, la conception ou la valorisation d’un itinéraire de randonnée, le développement ou l’adaptation d’un équipement.

Impliquer tous les acteurs

«Il y a six ans, après les élections municipales, nous avions lancé un cycle de sensibilisation auprès des EPCI pour aider les élus à comprendre les attentes des visiteurs, la chaîne de valeur du tourisme, les enjeux…», explique Stéphane Rouziou. Ces rencontres ont aussi permis aux collectivités de mieux identifier l’offre de services de l’Agence de développement touristique. «L’objectif était aussi qu’elles pensent à nous lorsqu’elles portent un projet», ajoute d’ailleurs son directeur.

Pour lui, une politique touristique efficace ne peut cependant reposer sur l’action publique seule : elle doit impérativement associer les socioprofessionnels. «Le tourisme est une économie mixte qui dépend des investissements publics et de la capacité des professionnels à créer ensuite une offre autour de ces équipements», analyse-t-il. Par exemple, grâce aux aménagements des voies vertes et de véloroutes réalisés par les collectivités, «On peut créer des produits d’itinérance», remarque-t-il.

La voix du touriste

Au-delà de la qualité des aménagements et des équipements réalisés, Oise Tourisme attire également l’attention des porteurs de projets sur un point essentiel. «Le fil rouge dans tous nos accompagnements, qu’ils concernent des initiatives, l’itinérance ou des stratégies, c’est la voix du visiteur», souligne Stéphane Rouziou. Si le tourisme est une industrie non-délocalisable, «le touriste, lui, peut se délocaliser», insiste le responsable. Pour continuer à répondre à des aspirations qui ont considérablement évolué ces dernières années, les acteurs locaux doivent donc revoir régulièrement leurs offres et leur stratégie.

Un impératif pour rester attractif, et continuer à générer des retombées économiques sur son territoire. «La segmentation des publics est devenue plus complexe et les attentes peuvent être radicalement différentes», constate Stéphane Rouziou. Si la structure apporte un premier niveau d’expertise, sur des sujets plus pointus, elle assiste les collectivités dans la formalisation de besoins qui feront l'objet d'une mise en concurrence. Elle peut s’assurer ensuite de la bonne exécution du marché.

Préparer l’avenir

L’Agence aide également les acteurs publics à anticiper le tourisme de demain. «D’ici dix ans, nous aurons vraiment développé le tourisme fluvial. On viendra dans l’Oise pour effectuer des croisières avec des péniches-hôtels ou à bord de paquebots fluviaux», imagine Stéphane Rouziou. Cette orientation correspond pleinement à un besoin, puisque, avec la mise en service du canal Seine-Nord Europe, le canal du Nord perdra sa vocation économique. «Nous réfléchissons donc à sa reconversion», confie-t-il.

Il y a trois ans, Oise Tourisme a d’ailleurs signé une convention avec le Pays Noyonnais pour préparer la transformation d’une partie du canal du Nord en site de slow-tourisme. «Nous avons réalisé une étude de faisabilité et préparons maintenant le lancement d’un appel à projets à destination d’investisseurs privés pour la création d’hébergements sur l’eau», indique Stéphane Rouziou. Une opération qui devrait là encore bénéficier à l’ensemble des acteurs locaux et donc à l’économie locale.