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Les 135 ans de la FFB Oise, sous le signe de l'innovation

Durant sa traditionnelle Assemblée générale, la Fédération française du bâtiment (FFB) de l'Oise a fêté ses 135 ans le 26 juin, au château de Pierrefonds. Alors qu'elle est née sous la forme d'une Chambre syndicale des entrepreneurs à Beauvais en 1890, la FFB de l'Oise est devenue, au fil des décennies, une instance économique vive et incontournable dans le département.

L'Assemblée générale et les 125 ans de la FFB Oise ont été organisés au château de Pierrefonds.
L'Assemblée générale et les 125 ans de la FFB Oise ont été organisés au château de Pierrefonds.

Si le secteur du bâtiment est chahuté et bouleversé depuis la crise du covid-19, la Fédération française du bâtiment (FFB) de l'Oise a choisi la fête en ce début de l'été pour célébrer ses 135 ans d'existence. Car des crises, le secteur du bâtiment en a affronté depuis la première construction... et il a su les traverser tout en brillant durant des périodes glorieuses. De nouvelles techniques en nouvelles techniques, il est devenu l'un des ciments de la société et cette fédération maille désormais le territoire avec 147 sections locales. «Il faut admirer les compétences des bâtisseurs, exprime Loïc Lelu, président de la FFB de l'Oise. 135 ans, c'est une grande page de l'histoire et la FFB est aujourd'hui une organisation bien menée».

À cette occasion, le président national, Olivier Salleron, est venu témoigner de la situation du secteur, invitant les professionnels à rester «combatifs et optimistes» face aux nombreuses discutions menées actuellement avec le gouvernement. En plein débat sur le dispositif gouvernemental MaPrimRenov', Olivier Salleron l'estimant en l'état comme «un fiasco» notamment à causes de nombreuses fraudes possibles ébranlant le secteur, la FFB a réussi à se défendre. «Nous avons demandé à l’État d'être plus coopératif en ce qui concerne les travaux qui se succèdent lors d'une rénovation énergétique, explique-t-il. Nous avons sorti les cartons rouges, c'est la première fois depuis une quinzaine d'années que nous avons appelé à une mobilisation sur la voie publique. Et puis il y a eu le Congrès qui a eu lieu a Chambord, durant lequel le conseil d'administration de la FFB a décrété que si rien ne changait, les professionnels du secteur sortiraient dans la rue. C'est pour le respect de l'économie et de nos entreprises».

Si le déficit de construction de logements est un combat de fond, un autre combat primordial est mené cette année par la FFB, celui de l'investissement locatif des particuliers (après la disparition du Pinel) porté par le collectif l'Alliance pour le logement. L'objectif ? «Redonner envie à investir dans la pierre», exprime Olivier Salleron.

L'impression 3D, le BTP de demain ?

Le secteur du bâtiment défend les fondements de ses professions mais reste ouvert à l'évolution. Lors de cet anniversaire, la FFB de l'Oise a fait témoigner Antoine Motte, président de l'entreprise nordiste Constructions-3D, fondée il y a dix ans, pionnier dans la construction 3D en béton. Et le concept est révolutionnaire pour la profession en France, le Canada et les États-Unis l'ayant déjà commencé à l'utiliser : l'impression 3D en béton des bâtiments. Le but ultime de cet entrepreneur ingénieur ? «Se battre contre le mal logement mondial». Ainsi, pendant dix ans, il a développé une imprimante 3D géante, pouvant construire des bâtiments. Son dernier chantier prouve l'aboutissement du concept : un immeuble de trois étages construit en 3D près de Valenciennes (59), devenant la plus grande tour du monde (14 mètres de hauteur et 450 m² au sol) en impression en 3D, sur son campus de la Citadelle des savoir-faire à Bruay-sur-Escaut. «Les bénéfices sont multiples, explique Antoine Motte. La baisse des coûts des réalisations car ils sont deux fois moins cher qu'un chantier classique». De même, la vitesse de la réalisation des chantiers marque un tournant dans la réalisation des bâtiments.

Cette imprimante géante n'oublie pas l'homme qui intervient toujours dans la mise en place des matériaux de base. «Le béton mais aussi de la terre et du sable peuvent être intégrés à la machine», explique-t-il. Dans cette intégration des matériaux, Antoine Motte vise la construction de bâtiments éco-responsables, en s'inspirant des construction du Moyen Âge à base d'isolants naturels, telle que la paille de lin. Son innovation sert déjà actuellement en Ukraine dans la reconstruction rapide de bâtiments démolis par les bombardement de la Russie, et l'Armée française l'utilise déjà de façon autonome, notamment dans la construction de montures pour des bunkers enterrés.

Cet exemple marque une nouvelle page de l'histoire du secteur du bâtiment. Bouleversé, il se réinvente pour construire un nouveau chapitre et impulser une nouvelle façon de se loger.