Les trophées de l'Impact distinguent des entrepreneurs visionnaires

Le cocktail : audace, science, foi dans l'avenir et désir de contribuer à un futur meilleur... Le 9 décembre, à Paris, les « trophées de l'Impact » organisés par le journal économique L'Opinion, ont récompensé des entrepreneurs aux projets très variés. Dans nombre d'entre eux, l'apport de la technologie et de l'innovation sont cruciaux, mis au service d'un objectif précis. Le but de Thibaut Millet, directeur général de Les Fermes Debout : inventer une agriculture « nourricière et résiliente », qui ne dépend pas des importations et ne nuit pas à l'environnement. Dans la ferme, un robot réalise une partie des tâches. L'entrepreneur a mis au point une solution brevetée qui combine robotique et logiciel. « Ce n'est pas du tout du techno-solutionnisme. Il faut mettre la technologie au bon endroit », précise l'entrepreneur.

Avec Dessintey, Nicolas Fournier et Pascal Giraux ont développé des machines qui aident les malades à récupérer après un accident neurologique ou soulagent les maux des personnes amputées, en utilisant une technologie basée sur le principe de «thérapie miroir digital ». « Nous équipons des hôpitaux en Ukraine pour traiter les douleurs post-amputation . Il y a beaucoup de travail », témoigne Pascal Giraux. Quant à la plate forme Glaaster fondée par Antoine Auzimour, et Baptiste Brejon, elle utilise l'intelligence artificielle pour aider les personnes dyslexiques dans leur parcours éducatif, évitant des décrochages. Elle retraite les documents de manière personnalisée en fonction des troubles de chacun.

Enjeux écologiques, économiques et géopolitiques s'entrecroisent dans le projet -à haute teneur scientifique- porté par Marie Perrin, docteur en chimie (École polytechnique fédérale de Zurich). La chercheuse a fondé une start-up, REEcover, qui détient des brevets sur des technologies qui permettent d'extraire de nos déchets des terres rares, au coût écologique exorbitant et objet de tensions internationales.

L'entreprise « levier de transformation du monde »

Les projets des autres entrepreneurs distingués, peut-être moins centrés sur le développement d'une technologie particulière, s'emploient eux aussi à apporter à un changement souhaitable. Ainsi, Philippe Guillemot, PDG de Vallourec, spécialiste dans la production de tubes sans soudure pour le secteur pétrolier et gazier, a réalisé un tour de force. D'une entreprise au bord de la faillite (en 2021), il a fait un acteur majeur de son secteur.

D'autres entrepreneurs portent une vision du monde où ils estiment avoir un rôle particulier à jouer. « L'entreprise peut être un formidable levier de transformation du monde et de développement des personnes », explique Hubert de Boisredon, Pdg d’Armor Group, une ETI industrielle (qui s'est fait remplacée lors de la cérémonie). Le dirigeant a remis à flot et métamorphosé la société qu'il a reprise il y a dix ans. Aujourd'hui, il en partage le capital avec l' équipe de direction et près de 450 salariés actionnaires. Les projets développés sont choisis en fonction de leur impact écologique et social. L'ETI, spécialiste de la formulation d’encres et induction de couches minces sur films minces produit par exemple des films qui émettent des champs piézoélectriques capables de bloquer des tumeurs du cancer.

Dans un tout autre domaine, « nous voulons offrir une alternative », explique Maxime de Rostolan, auteur de plusieurs ouvrages, dont « On a 20 ans pour changer le monde » et « Regards croisés sur l'écologie » et fondateur de start-up à impact. Ce soir là, il est présent au titre de président du directoire de Sailcoop. La coopérative propose des liaisons maritimes décarbonées. De Concarneau à l'archipel des Glénans en catamaran, de Saint Raphaël à Calvi en petit bateau à voile.…