Lille candidate pour accueillir la nouvelle Autorité Douanière de l’Union Européenne
Le lundi 16 juin, la ministre des Comptes Publics Amélie de Montchalin s’est déplacée à Lille afin d’annoncer la candidature de la France pour accueillir l’Autorité Douanière de l'Union européenne, qui prendra pleinement ses fonctions en 2028. Et c’est la Capitale des Flandres qui pourrait bien être la ville d’accueil de cette nouvelle autorité.

La ville de Lille a désormais une charge importante sur les épaules : représenter la France auprès de l'Union européenne. Car c’est officiel, la France est le premier pays à se déclarer candidat pour accueillir la future Autorité Douanière de l’Union européenne, qui doit prendre pleinement effet au début de l’année 2028. C’est la ministre de Comptes Publics Amélie de Montchalin qui l’a annoncé le 16 juin dernier lors de son déplacement dans le Nord. Elle en a profité pour voir les douanes à l’œuvre à la gare Lille Flandres, avant de visiter le bâtiment qui doit – si la candidature de Lille est acceptée – accueillir plus de 200 agents européens.

Un bâtiment, nommé Agora, qui se trouve en plein cœur du quartier Euralille, à quelques pas seulement des gares Lille Flandres et Lille Europe, et donc à moins de deux heures de plusieurs grandes villes européennes, telles que Bruxelles (35 minutes) ou Paris (1 heure). Cela fait de la ville et de la Métropole «un hub naturel et stratégique pour la coopération européenne», a souligné Damien Castelain, président de la Métropole Européenne de Lille. Le bâtiment prévu pour recevoir les possibles agents de l’Autorité Douanière est en cours de finition et devrait être terminé d’ici la fin de l’année 2025 ou au plus tard début de l’année 2026. Ce projet mixte fusionne donc des bureaux – sur 15 000 m² –, des logements - 182 logements et 260 places de parking -, ainsi que 790 m² de commerces. Le bâtiment détient plusieurs labels, dont celui de bâtiment durable, pour appuyer un peu plus encore la réussite de cette candidature.
«50
millions d’euros de retombées économiques»
Une candidature poussée par l’État et soutenue par la ville, la MEL, le département du Nord et la Région Hauts-de-France, qui font preuve «de cohésion et de volonté pour faire évoluer le territoire», comme l’a précisé Christian Poiret, Président du département du Nord. Un territoire qui pourrait évoluer encore plus en cas de victoire de la candidature française puisque le maire de Lille Arnaud Deslandes l’a indiqué, «nous voulons faire en sorte que les agents européens s’installent ici, et qu’ils ne soient pas uniquement de passage avant de retourner à Bruxelles après le travail». Un point non-négligeable et à l’avantage de Lille pour la réussite de sa candidature est la présence à Tourcoing de l’École Nationale des Douanes, qui forme des inspecteurs des douanes, fonctionnaires de catégorie A et des cadres supérieurs des douanes. Les agents réalisent également des stages au sein de cette école.

La
présence de l’Autorité Douanière de l’Union européenne à
Lille aurait des retombées importantes pour le territoire, déclare
la ministre, avec «78 millions d’habitants dans un rayon de
300 kilomètres autour de Lille, cela pourrait amener au territoire
50 millions d’euros de retombées économiques». La
décision de l’Union européenne sur la ville choisie sera donnée
en fin d’année 2025 ou début 2026. À noter que la France est la première à se déclarer candidate.
Le symbole de la fin d’une
«Europe naïve»
«L’union douanière est l’un des piliers de la construction européenne depuis 1968», a martelé la ministre Amélie de Montchalin. Cette date représente la fin des droits de douane entre les 6 pays fondateurs de l’UE. Mais en près de 60 ans, le monde a énormément changé. Il s’est globalisé, notamment sur le point économique, l’Union s’est agrandie, avec maintenant 27 membres et l’espace Schengen a aboli une grande partie des frontières. Et «les crises qui se succèdent ont révélé des limites», selon la ministre, notamment sur l’entrée des produits non européens, avec 1 300 millions d’articles traités par les 82 641 agents des douanes. Des limites qui permettent la diffusion des produits illégaux, malgré des saisies record : 592,8 tonnes de drogues, 3,7 milliards de cigarettes de contrebandes ou encore 2 949 d'armes illicites. Cette Autorité Douanière Européenne, sur les mêmes bases qu’Europol, doit mettre fin à «une Europe naïve», grâce à de nouveaux outils douaniers.