Loison conjugue artisanat et process industriel
Le secteur du bâtiment connaît des difficultés, mais cela n’empêche pas les entreprises de la filière de se moderniser, comme le fait Loison. Basée à Armentières, l’entreprise familiale fondée en 1959 s’est installée dans le paysage avec des ouvrages d’importance sur tout le territoire, tout en se digitalisant pour faciliter le travail des salariés.
Les entreprises qui se concentrent sur un seul et unique domaine d’expertise se font de plus en plus rares, car ce n’est plus forcément un modèle économique viable. C’est ce qu’a compris l’entreprise Loison, basée à Armentières et créée en 1959. Cette dernière développe plusieurs métiers : la charpente métallique, la métallerie – serrurerie et la façade – menuiserie extérieure. Cela permet à l’entreprise d’être polyvalente et de pouvoir être présente sur des points bien différents d’un chantier, que ce soit «du neuf ou de la réhabilitation, mais aussi la façade, les escaliers, les mains courantes ou encore les gardes corps», souligne Jefferson Loison, directeur général de la société.
Cette capacité à être performant sur différents métiers – en lien avec le secteur de la construction – permet à Loison d’avoir une grande indépendance au regard de ses concurrents, puisque la société à son propre bureau d’études. «On a nos ateliers, nos équipes de pose, et nos équipes de maintenance. On a toujours fait le choix de conserver nos savoirs faire pour pouvoir être autonome» précise Jefferson Loison. Un atout de taille dans le métier de la métallerie qui est «très atomisé, et encore très artisanal dans son ADN», selon le directeur général. Une ADN artisanale certes, mais cela n’empêche pas Loison de vouloir industrialiser son process et ses méthodes de travail, via notamment la digitalisation.
Des chantiers techniques où la sécurité prime
Une digitalisation qui a débuté il y a plus de 10 ans et qui continue d’évoluer avec l’acquisition il y a deux ans d’un scanner 3D facilitant «les relevés au millimètre de tout l’environnement, qui nous permet de re-modéliser ce que l’on relève sur le site pour, ensuite, caler et dessiner nos ouvrages dessus». Un travail de précision donc, «dans un environnement qui ne l’est pas toujours dans l’exécution, en ce qui concerne les contraintes des matériaux et des sites», ajoute Jefferson Loison. L’entreprise est également dotée d’une station d’implantation. Cette dernière va se repositionner dans l’espace et va pouvoir directement, et avec un pointeur laser, donner l’information aux employés afin qu’ils sachent où ils doivent percer ou implanter. Cela évite de sortir tous les outils de mesure, et permet d’avoir un gain de temps et de fiabilité.
Une sûreté essentielle au vu de ce que doit réaliser Loison. Car depuis plusieurs années maintenant, la société est présente sur des chantiers à «haute technicité», sur des bâtiments importants et qui doivent être protégés avec «du pare-balles, de la protection incendie ou encore de l'anti effraction». Avec parfois des établissements qui cumulent ce type de protection, à l’instar du futur Palais de Justice de Lille, qui est l’un des grands chantiers de l’entreprise.
«Le futur Palais de Justice de Lille est l’un des grands chantiers de l’entreprise»
Cette haute technicité amène une nouvelle corde au savoir-faire de Loison puisque ces protections sont fabriquées au sein des ateliers d’Armentières. En plus du Palais de Justice de Lille, Loison intervient sur différents types de chantier, qu’ils soient en lien avec le département du Nord, la Métropole Européenne de Lille, le SDIS ou encore les centres commerciaux. Cependant sa présence ne se concentre pas uniquement dans les Hauts-de-France, même si cela représente 40% des chantiers. «Nous faisons aussi 40% en Île-de-France et le reste se répartit entre Bordeaux, Limoges, Rennes ou Reims».
Loison va même bien plus loin, puisqu’ils ont travaillé sur le clocher de la cathédrale Saint-Louis à Fort-de-France, en Martinique. Un chantier d’importance où même «les compagnons ont soudé leurs noms sur la structure», s’amuse le directeur général. Malgré un contexte économique difficile, Loison a réussi à avoir «15 mois de visibilité. On est un peu plus serein». De quoi rassurer les 170 collaborateurs alors que l’entreprise cherche toujours à développer d’autres métiers, avec un accent mis sur les services, la fourniture sol ou de la menuiserie acier dans les années à venir.
Chiffres
- 1959 : date de création
- 170 salariés
- 22 millions d’euros de CA