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MaiaSpace choisit Vernon pour implanter son usine de lanceurs spatiaux
Quatre ministres étaient présents à Vernon, dans l'Eure, pour soutenir le projet d'usine de fusées réutilisables développée par la jeune entreprise MaiaSpace, filiale d’ArianeGroup.
Une annonce sous le regard de quatre ministres ! Ce vendredi 13 juin, MaiaSpace a annoncé l'implantation de la "MaiaFactory", première usine de lanceurs spatiaux réutilisables, à Vernon, devant Éric Lombard, ministre de l'Économie ; Sébastien Lecornu, ministre des Armées ; Marc Ferracci, ministre de l'Industrie et de l'Énergie, et Philippe Baptiste, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.
Une ambition spatiale européenne
Créée en 2022, MaiaSpace, filiale d'ArianeGroup dont les actionnaires majoritaires sont Safran et Airbus, développe un mini-lanceur spatial. Surnommée le "SpaceX français", l'entreprise conçoit une mini fusée de 50 mètres de haut pour 3,5 mètres de diamètre, capable de lancer des charges utiles de 150 à 1 500 kilos. Sa particularité : elle est réutilisable jusqu'à cinq fois grâce à son moteur Prometheus à poussée variable, développé par la "maison mère", permettant un atterrissage sur plateforme maritime à plus de 300 km des côtes.
En trois ans, la jeune entreprise est passé "de 1 à 300 personnes", présente Yohann Leroy, fondateur de MaiaSpace. "Un développement rapide, agile et en rupture tout en choisissant des technologies disruptives". L'usine de Vernon, qui sera construite sur la Campus de l'Espace, s'étendra sur 10 000 m² et créera 160 emplois directs supplémentaires. "Cette usine est conçue, comme notre fusée, pour être évolutive, flexible et axée sur la performance et la maîtrise des coûts".
Ce projet, qui représente un "enjeu de souveraineté" pour le gouvernement, va bénéficier d'investissement public et privé, avec un soutien financier "important" de l'État et de 3 millions d'euros de la Région Normandie. Le montant total de cet investissement n'a pas été communiqué.
Premier vol prévu fin 2026
"Nous sommes en bonne voie pour atteindre notre objectif initial d'amener la fusée sur son pas de tir en Guyane (Kourou) au second semestre 2026", indique Yohann Leroy. L'ambition de MaiaSpace est claire : "enchaîner les lancements commerciaux dès le premier tir réussi et assurer une cadence d'une vingtaine de décollages par an d'ici 2030." L'Armée française figure parmi les premiers clients confirmés pour répondre aux besoins militaires croissants en satellites de connectivité, observation et renseignement.
La "MaiaFactory" devrait être construite d'ici 2027. Une année qui signera également le début de sa collaboration avec Exotrail, leader français de la logistique spatiale, avec lequel elle a signé son premier contrat commercial en mars dernier.