Muni du plan acier européen, Stéphane Séjourné vient rassurer les acteurs dunkerquois

Stéphane Séjourné était très attendu par des dirigeants de l’agglomération dunkerquoise, inquiets de voir l’un de ses poumons économiques, ArcelorMittal, malmené par la crise mondiale de l’acier. Le plan social annoncé et la remise en cause des investissements prévus pour produire de l’acier décarboné avait inquiété tout le territoire, certains craignant pour la survie même du site.

Le vice-président à la commission européenne chargé de la prospérité industrielle est arrivé avec “de bonnes nouvelles et des engagements forts pour développer et protéger les filières industrielles et l’emploi”, selon ses propres termes. Il a notamment détaillé le très attendu “plan massif pour protéger l’acier européen” que les 27 pays de l’Union européenne viennent d’entériner. “Ce plan restreint de près de 50 % les importations d’acier en Europe”, a indiqué Stéphane Séjourné.“Il fait également monter les droits de douanes sur l’ensemble des quotas restants pour sécuriser le marché domestique européen”. 

Par ailleurs, un vaste chantier sur la taxe carbone aux frontières est en cours,“très important pour sécuriser nos exportations d’acier partout dans le monde. Cela permettra aussi à nos collectivités d’inclure des clauses de préférences européennes pour l’achat d’acier dans leurs appels d’offres”, précise-t-il, “ce qui était impossible auparavant”. L’Union européenne entend ainsi rendre le secteur de la sidérurgie compétitif et le protéger des aciers produits dans des conditions différentes, socialement, environnementalement et avec des subventions d’Etat dont ne bénéficient pas les aciéristes européens ce qui constitue une concurrence mondiale déloyale.

Un plan auto en préparation

Si le monde économique dunkerquois salue les propos de Stéphane Séjourné et qu’il reconnaît unanimement son engagement et sa volonté de protéger les filières industrielles, il attend maintenant qu’ArcelorMittal confirme ses investissements. “Nous avons fait notre devoir de notre côté avec des mesure pour protéger l’offre et soutenir la demande. Je ne peux pas imaginer qu’ArcelorMittal ne tienne pas son engagement d'investir pour la décarbonation au vu des annonces qui ont été faites”, a commenté Stéphane Séjourné qui devait visiter les installations dunkerquoises du sidérurgiste l’après-midi même.

Devant les dirigeants dunkerquois, le vice-président de la Commission européenne est également revenu sur la filière de la batterie, dans laquelle le territoire est fortement engagé avec les implantations des gigafactories Verkor et ProLogium et de tout un écosystème autour de cette filière. “L’Union européenne est en train de mettre sur pied un “plan auto”, doté d’un fonds d’innovation de 1,8 milliard d’euros pour accompagner cette industrie qui a moins de cinq ans en Europe et qui doit encore gagner en compétitivité”, a-t-il révélé avant de conclure : “Auparavant, nous étions 27 avec 27 politiques industrielles différentes. Désormais, nous sommes unis ensemble dans une trajectoire industrielle commune. Les choses bougent en Europe”.