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Municipales à Paris : alliance historique à gauche, sans les Insoumis

Socialistes, écologistes et communistes partiront unis au premier tour des municipales, derrière le socialiste Emmanuel Grégoire, selon un accord arraché au terme de négociations délicates, mais réclamé sur le terrain face à la droite de Rachida Dati.  

Le socialiste Emmanuel Grégoire et l'écologiste David Belliard. © JOEL SAGET
Le socialiste Emmanuel Grégoire et l'écologiste David Belliard. © JOEL SAGET

Du jamais vu à Paris : socialistes, écologistes et communistes partiront unis au premier tour des municipales, derrière le socialiste Emmanuel Grégoire, selon un accord arraché au terme de négociations délicates, mais réclamé sur le terrain face à la droite offensive de Rachida Dati

"C'est un moment historique", a salué mercredi soir Emmanuel Grégoire, ex-premier adjoint de la maire sortante, Anne Hidalgo, qui mènera la liste d'union le 15 mars 2026 aux côtés des chefs de file des écologistes David Belliard et des communistes Ian Brossat. Leur soutien "m'honore et m'oblige pour la bataille à venir", a déclaré le député de Paris. 

Si socialistes et écologistes gouvernent ensemble la capitale depuis 2001, ils n'avaient encore jamais mené campagne commune dès le premier tour. L'accord a été approuvé dans la soirée par le conseil fédéral des socialistes parisiens, à 85%, et par plus de 70% des militants écologistes de la capitale, dont le vote était décisif.

Vote utile 

Cette alliance, qui associe également le parti de Raphaël Glucksmann Place publique et L'Après (ex-LFI), est le fruit de plus de trois mois de tractations serrées. Revendiquant leur rôle central dans la transformation de l'espace public, de l'essor des pistes cyclables aux rues, aux écoles, les écologistes conditionnaient notamment leur retrait à l'obtention de concessions significatives.

Parmi les marqueurs communs de la gauche figurent la revalorisation du périscolaire, un service de garde d'enfant universel, l'objectif de 40% de logement public (dont 30% de logement social), ou encore la poursuite de la piétonnisation et du verdissement de la ville.

Ainsi que la gratuité des bus proposée par David Belliard. Parmi les points de divergence, l'avenir du Parc des Princes.

32% des voix au premier tour la gauche unie, selon un sondage

Les écologistes parisiens n'avaient guère d'autre choix, d'autant que le parti de Marine Tondelier est en difficulté dans plusieurs villes. Mais le PS a aussi besoin des écologistes pour essayer de concurrencer LFI dans les quartiers où vivent des jeunes et des diplômés de gauche qui ne veulent pas voter socialiste, décrypte une politologue. 

A l'instar de Paris, la plupart des grandes villes dirigées par la gauche ont franchi le pas d'une alliance rose-verte dès le premier tour. Le jeu politique parisien est plus ouvert que jamais. Samedi, un sondage Ipsos créditait de 32% des voix au premier tour la gauche unie, hors LFI, derrière Emmanuel Grégoire, talonnée par Rachida Dati (27%), soutenue par le MoDem. Pierre-Yves Bournazel est lui estimé à 14%, contre 13% pour Sophia Chikirou (LFI). La liste du RN de Thierry Mariani est créditée de 7%, ex-aequo avec celle de Sarah Knafo, candidate potentielle.

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