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Nouvelle hausse des défaillances d’entreprises en septembre

Alors qu’un ralentissement avait été enregistré au début de l’été, les défaillances sont reparties à la hausse au troisième trimestre. La part des liquidations judiciaires directes baisse sensiblement, au profit des redressements judiciaires ou des procédures de sauvegarde.

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Selon l’étude d’Altares sur les défaillances et sauvegardes d’entreprises ce troisième trimestre 2025, le reflux observé au début de l’été a été « freiné par un mois de septembre plus sévère qu’attendu » : 14 371 ouvertures de procédures collectives ont été enregistrées, un nombre anormalement haut pour une période estivale et qui représente une hausse de 5,2% par rapport à la mêrme période de 2024. « Le mois de septembre, loin de confirmer les frémissements de début d’été, a refroidi les espoirs d’un retournement », relève le directeur des études d’Altarès, Thierry Millon.

Les TPE en première ligne des difficultés

Si les TPE (+9%) et PME (13%) constituent l’essentiel des défauts, les plus grandes entreprises et les plus anciennes sont aussi sous pression. Un total de 52 000 emplois sont menacés au 3ème trimestre (dont 20 600 sont très exposés, car attachés à une entreprise en liquidation judiciaire directe), un niveau qui reste très haut et à peine inférieur celui de 2024. Au total, 50 700 procédures collectives ont été ouvertes depuis début 2025, soit 1 600 de plus qu’à fin septembre 2024.

Ralentissement du côté des liquidations judiciaires directes

Dans ce contexte maussade, une tendance envoie un signal positif : le ralentissement enregistré par les liquidations judiciaires directes (9 700) qui augmentent de « seulement » 3%. Les jugements en redressement, qui représentent désormais 30% de l’ensemble des procédures (contre moins d’un quart en 2021 et 2022), ont augmenté de 11%, et les sauvegardes (331) de 12%. « La proportion croissante de ces deux procédures est un signal positif », estime l’institut d’études économiques.

La construction et le commerce de détail résistent

Autre signal encourageant : la construction et le commerce de détail ont bien résisté. L’ensemble de la construction a enregistré 3 505 défauts, un nombre en augmentation de « seulement » 2% par rapport à l’été 2024. Du côté de l’immobilier, la situation « s’améliore » pour les agences (202 défauts, soit une baisse de 12%), mais demeure encore très difficile du côté de la promotion (107 défauts, + 45%). Les activités de détail hors automobile sont sur une tendance favorable (en baisse de 1 %), et en particulier les magasins multi-rayons, les petites surfaces alimentaires de type épicerie, les boucheries et poissonneries, ainsi que l’équipement du foyer, le sport et les loisirs. La situation est plus tendue dans l’habillement, la pharmacie, l’optique ou la parfumerie.

L’industrie manufacturière et les activités agricoles décrochent

L’industrie manufacturière (+17% de défaillances) et les services aux entreprises (+9%) sont toujours en difficulté. La trajectoire est stable dans le secteur des transports et de la logistique (-1%) et mieux orientée dans la branche information et communication (-4%). Dans l’hébergement-restauration-débits de boisson, le niveau des défaillances est relativement stable en hébergement, s’améliore dans la restauration rapide et continue de se dégrader dans la restauration traditionnelle et pour les débits de boisson. La situation est très délicate ce troisième trimestre pour les activités agricoles (+27% de défaillances), aussi bien pour l'exploitation forestière que pour les cultures ou l’élevage.

Une situation très inégale selon les régions

Cette tendance générale cache encore des disparités entre régions. En Métropole, trois d’entre elles ont enregistré une baisse du nombre des entreprises en difficultés sur la période: la Bretagne (-10%), la Provence-Alpes-Côte-d’Azur (-4%) et le Grand Est, où la situation est favorable dans le Bas-Rhin (-8 %), la Meurthe-et-Moselle (-6 %) et, plus nettement, le Haut-Rhin (-17 %), mais s’est fortement détériorée dans la Marne et les Vosges (+ de 40%).

Cinq régions se sont, en revanche, enfoncées dans les difficultés au cours du dernier trimestre : le Centre-Val de Loire (+33%), les Pays de la Loire (+15%), l’Auvergne-Rhône-Alpes (+14%), la Nouvelle-Aquitaine (+12%) et la Corse (+14%). Enfin, la situation est plus stable dans les Hauts-de-France (+2%), l’Ile-de-France (+3%), l’Occitanie (+5%) et la Bourgogne-Franche-Comté (+8%).

Des perspectives incertaines pour les mois à venir

En dépit de ce retournement de tendance défavorable, le directeur des études d’Altarès reste optimiste. « Si la consommation des ménages reste atone, elle ne s’effondre pas. Les Français privilégient l’épargne, mais la période des fêtes pourrait offrir un répit salutaire aux petites entreprises, les plus exposées aux risques de défaillance. Ce dernier trimestre pourrait alors, à défaut d’inverser la tendance, enrayer l’hémorragie et ouvrir la voie vers l’amélioration attendue pour 2026. »