Parcs d'attractions : « Notre taux de revisite peut aller jusqu'à 60% »
Trois questions à François Fassier, président du Snelac, Syndicat national des espaces de loisirs, d'attractions et culturels

Les parcs d'attractions connaissent un succès grandissant. Loisir de proximité, ils correspondent aux besoins et aux possibilités des Français, désireux de s'évader d'un quotidien stressant mais disposant d'un budget limité. Cette clientèle régulière impose aux professionnels d'investir pour renouveler leur offre.
Quel est le poids économique des espaces de loisirs, d'attractions et culturels en France ?
Le Snelac, notre syndicat professionnel, fédère plus de 650 adhérents qui génèrent un chiffre d'affaires de 4 milliards d’euros en accueillant plus de 100 millions de visiteurs par an. Le secteur est avant tout composé de parcs d'attractions, mais il compte des acteurs de tailles et de types très divers. Cela va de l'exploitant d'une grotte qui emploie trois salariés à Disneyland Paris qui en fait travailler environ 18 000... Parmi les autres acteurs les plus importants figurent le parc Astérix, le Futuroscope, le Puy du Fou et le Pal. Une dizaine de groupes très structurés accueillent plus de 500 000 visiteurs par an, mais ils sont nombreux à avoir un rayonnement régional. Au total, la branche des espaces de loisirs, d’attractions et culturels emploie 47 600 salariés. En plus, les parcs font aussi beaucoup travailler l'économie locale. Ils ont recours à des prestataires locaux pour les métiers d'approvisionnement, de restauration, d'entretien des espaces verts...En revanche, les infrastructures des parcs d'attractions proviennent pour l'essentiel d'Allemagne, des Pays-Bas et d'Italie.
Aujourd'hui, les Français sont inquiets. Ils épargnent. Et depuis plusieurs années, leurs vacances évoluent, se morcellent. Ces tendances menacent-elles d'entraver votre activité ?
C'est probablement l'inverse. Pour l'instant, en tout cas, nous ne percevons pas de signes inquiétants. Il me semble plutôt que notre offre répond au besoin que peuvent éprouver les familles dans le climat d'incertitude que nous vivons : s'évader un moment d'un contexte stressant à un prix abordable. Au delà du contexte actuel, notre activité est en adéquation avec les nouvelles tendances touristiques qui se développent ces dernières années. Depuis la fin du Covid, qui avait mis la profession à l'arrêt, la fréquentation des parcs a continué de croître. Les visiteurs viennent en famille pour s'offrir une parenthèse à proximité de chez eux. Pour la plupart, ils réalisent un trajet de moins de deux heures. Ils viennent passer une demi-journée ou un court séjour d'une à deux nuits dans un lieu où l' offre a été conçue pour plaire à chacune des générations. En outre, la plupart des sites travaillent avec les comités d'entreprise, ce qui rend l'offre économiquement accessible.
Quelles sont les stratégies des parcs d'attractions pour accroître leur audience ?
Notre secteur investit énormément -entre 10 et 25% du chiffre d'affaires par an- . En particulier, nous devons réaliser régulièrement des investissements significatifs pour proposer de nouvelles attractions, car notre taux de revisite est extrêmement important. Il peut aller jusqu'à 60%. Nous investissons aussi pour augmenter notre capacité d’accueil, avec une offre d'hébergement immersive imaginée en fonction de la thématique du lieu. Proposer une formule qui comprend deux jours et une nuit permet de faire venir des visiteurs de plus loin que de deux heures de route. Et enfin, des sites travaillent à étendre au maximum leur saisonnalité. Historiquement, pour la plupart d'entre eux, elle s'étendait du début des vacances de Pâques à la fin de celles d'été. Cela implique d'organiser des événements, de proposer aux visiteurs des expériences nouvelles à chaque occasion, à Noël, Halloween ou au Carnaval...