Pesticides: le gouvernement "prétexte" l'obstruction pour cacher les "désaccords" du bloc central, estime Faure (PS)

Le premier secrétaire du parti socialiste Olivier Faure a regretté lundi que le gouvernement défende à l'Assemblée une motion de rejet sur la loi agricole y voyant un "prétexte" pour dissimuler "de grands désaccords au sein du bloc majoritaire actuel" sur...

Le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, lors d'un point presse avant une réunion sur la situation en Ukraine et la sécurité en Europe, organisée avec le président de la République Emmanuel Macron et d'autres responsables de parti, Paris, le 20 février 2025 © Ludovic MARIN
Le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, lors d'un point presse avant une réunion sur la situation en Ukraine et la sécurité en Europe, organisée avec le président de la République Emmanuel Macron et d'autres responsables de parti, Paris, le 20 février 2025 © Ludovic MARIN

Le premier secrétaire du parti socialiste Olivier Faure a regretté lundi que le gouvernement défende à l'Assemblée une motion de rejet sur la loi agricole y voyant un "prétexte" pour dissimuler "de grands désaccords au sein du bloc majoritaire actuel" sur un texte qu'il qualifie de "fuite en avant". 

"Il y a de grands désaccords au sein du bloc majoritaire actuel et c'est la raison pour laquelle le gouvernement prend prétexte des amendements pour dire +il y a trop d'amendements, on passe à la suite+", a estimé le député de Seine-et-Marne sur BFMTV-RMC. 

Le bloc central a déposé une motion de rejet sur ce texte, pour contrer l'obstruction liée aux près de 3.500 amendements essentiellement déposés par la gauche. Il s'agit d'un mouvement tactique destiné à contourner la masse d'amendements et à permettre au texte de poursuivre son parcours législatif, par le biais d'une commission mixte entre sénateurs et députés.

Olivier Faure a dénoncé "une manœuvre de dernière minute" entraînant les députés défendant la proposition de loi à "voter contre leur propre texte pour pouvoir l'envoyer en commission mixte paritaire et, loin des regards, arriver à des compromis entre le Sénat et l'Assemblée, entre la droite et la droite". 

Au delà, il a critiqué un texte en forme de "fuite en avant" et de "suicide collectif". "On est en train de dire aux agriculteurs: +vous avez un problème, on va l'accroître+", a-t-il observé à propos de la réintroduction à titre dérogatoire de l'acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes interdit en France depuis 2018 mais autorisé en Europe. Plusieurs députés du bloc central sont opposés à cette réintroduction réclamée par la puissante FNSEA. 

Citant "des études au Japon" et "le directeur scientifique de l'Inrae", il a expliqué que ce pesticide provoquait "une pollution durable qui est cancérigène et donc qui pose un nombre de problèmes de santé" publique.

"Que va-t-on régler en fait? On va avoir davantage de biodiversité qui va disparaître, on aura encore plus de difficultés à vaincre les ravageurs", a-t-il complété, jugeant "tout ça absolument inepte".

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