Dunkerque : Nord Céréales réaffirme sa volonté d'augmenter encore sa part à l’import
Nord Céréales, l’opérateur du terminal céréalier du Port de Dunkerque, reprend des couleurs. Après une année 2024 compliquée en raison de rendements particulièrement faibles, 2025 lui offre des volumes élevés et une qualité remarquable. L'exploitation d’un nouveau silo depuis septembre 2025 permet à l’entreprise de poursuivre la diversification entamée il y a plusieurs années.
Nord Céréales a connu des années 2024 et 2025 pleines de contrastes. La première a été marquée par des rendements très faibles, en baisse de 30%, par exemple, sur le blé et l’orge. Et une qualité affectée par une météo humide. Le seconde offre, au contraire, une récolte de céréales exceptionnelle, tant au niveau des rendements que de la qualité, grâce à une météo très favorable. «Nous passons littéralement du pire au meilleur», résume Laurent Bué, président de Nord Céréales, ravi de voir le terminal céréalier reprendre des couleurs après avoir dû faire le dos rond pendant un an. «Outre la quantité qui n’était pas au rendez-vous, la qualité des céréales ne répondait pas aux cahiers des charges internationaux. Nos volumes d’exportation ont donc été drastiquement réduits, de deux millions de tonnes en moyenne sur les années précédentes à 382 000 tonnes. L’année 2024 a été historiquement difficile, la plus complexe depuis la création de Nord Céréales il y a 40 ans», reconnaît Joël Ratel, directeur général de Nord Céréales.
Pour faire face, une cellule de crise a dû être mise en place. Une réduction drastique des coûts avec gel des investissements, la maîtrise des frais de fonctionnement et le recours au chômage partiel ont permis de passer l’année. «Il faut aussi remercier nos actionnaires, les coopératives et négociants, qui ont compris la situation et ont contribué financièrement sur les tonnes manquantes. C’est dans ces moments difficiles que l’esprit collaboratif prend tout son sens», apprécie Laurent Bué.
Mise en route d'un nouveau silo
Poursuivre la diversification dans l’importation de pellets de bois et de maïs entamée dès 2018. Les difficultés de 2024 ont achevé de convaincre les actionnaires qu’elle était indispensable pour éviter d’être trop dépendant de la récolte de céréales. Et sécuriser ainsi l’avenir de Nord Céréales. «Il se construira sur un équilibre entre nos deux métiers, idéalement un objectif de 50 % import et 50 % export», veut croire Joël Ratel. C’est dans ce cadre qu’un nouveau silo d’une capacité de 30 000 tonnes a été inauguré en septembre 2025. Il s’accompagne d’une tour de manutention entièrement repensée, qui permet de manipuler, transporter et expédier d’autres produits que les céréales, comme le tourteau de tournesol ou le soja, réclamés par les industriels régionaux. A terme, grâce à d’autres investissements déjà programmés, il pourra monter à une capacité de 105 000 tonnes.
En attendant, l’excellente qualité de la récolte 2025 redonne à Nord Céréales des opportunités à l’export. «Nous devons reconquérir des marchés exigeants comme le Maroc ou l’Égypte, et nous positionner fortement sur l’Afrique de l’ouest et sur l’Asie, malgré un contexte géopolitique complexe mais nous avons les atouts pour réussir. Mon message final est celui de la confiance. Nord Céréales a prouvé sa solidité. Nous avons bâti un outil industriel moderne, prêt pour les 20 prochaines années», conclut Laurent Bué.