Consommation
Pouvoir d'achat : le Grand Est arbitre entre plaisir et prudence
Dans le Grand Est, le besoin de réconfort l’emporte sur la morosité économique. Si la prudence est de mise, les consommateurs refusent de sacrifier leurs petits plaisirs. Plusieurs enquêtes récentes (Cofidis, OpinionWay, Ankorstore et FLASHS pour Ymanci) révèlent un arbitrage budgétaire serré, marqué par un recours croissant au paiement différé pour préserver la magie des fêtes.
Le climat d’inflation persistante et de croissance atone n'a pas entamé le moral des Français : 84% d'entre eux maintiennent leurs achats plaisir. Ce paradoxe témoigne d'une volonté de s'offrir des moments de répit malgré une vigilance accrue. Dans le Grand Est, cette quête de bien-être reste un moteur de consommation soutenu, même si elle s'accompagne d'une logique de sobriété volontaire pour les postes de dépenses jugés moins essentiels.
Budget en baisse dans le Grand Est
La rigueur budgétaire se fait particulièrement sentir dans la région. Selon l’étude Ankorstore, le budget moyen consacré aux fêtes par les ménages du Grand Est s'établit à 449 €, soit une baisse de 9% par rapport à 2023. Ce montant se situe en dessous de la moyenne nationale, estimée entre 470 € et 491 €. En Meurthe-et-Moselle comme dans les départements voisins, les consommateurs priorisent désormais l'essentiel : la qualité des cadeaux et des repas partagés.
L'e-commerce gagne du terrain, les indépendants peinent à suivre
L’étude Ankorstore met également en lumière une accélération de la transition numérique des achats. Près de 48% des habitants du Grand Est envisagent d'effectuer leurs emplettes de Noël en ligne. Face à ce basculement des habitudes de consommation, les commerçants indépendants sont poussés à s'adapter. Si environ la moitié des entreprises du territoire déclarent désormais posséder un site de vente en ligne, l'écart avec la concurrence numérique reste important. Seulement 18% des acheteurs régionaux prévoient d'acheter leurs cadeaux chez ces commerçants de proximité.
L'essor du paiement différé
L'enquête FLASHS pour Ymanci révèle une réalité frappante : près de 6 Français sur 10 envisagent de régler une partie de leurs cadeaux de Noël après les fêtes. Ce recours au «crédit implicite» pourrait étaler le remboursement de certaines dépenses jusqu'en mars ou avril 2026, signe d'une tension réelle sur le pouvoir d'achat. Si 68% des français surestiment leur maîtrise du crédit, cette méconnaissance pèse sur leurs arbitrages budgétaires, favorisant le recours au découvert ou au paiement échelonné.
Dans le Grand Est, cette dynamique influence directement l’activité locale. Les consommateurs réallouent leurs priorités : 60% du budget est dédié aux cadeaux, 25 % aux repas et 15% aux loisirs. Toutefois, la vigilance reste de mise : selon l’enquête FLASHS, près de 4 français sur 10 envisagent une solution financière complémentaire, et 32% craignent l’endettement. Pour les professionnels régionaux, l’enjeu est de proposer des offres transparentes et responsables pour concilier plaisir et équilibre financier.
En conclusion, entre arbitrage financier et agilité numérique, le parcours d’achat de 2025 dessine un nouveau portrait du consommateur : plus averti, plus connecté, mais toujours déterminé à faire briller les yeux au pied du sapin.