Procès libyen: Djouhri demande une nouvelle fois d'être libéré de prison, réponse mercredi
La cour d'appel de Paris se prononcera mercredi sur une nouvelle demande de mise en liberté déposée par l'intermédiaire Alexandre Djouhri, seul prévenu du procès libyen à être toujours incarcéré...
La cour d'appel de Paris se prononcera mercredi sur une nouvelle demande de mise en liberté déposée par l'intermédiaire Alexandre Djouhri, seul prévenu du procès libyen à être toujours incarcéré, qui a assuré qu'il ne "fuira jamais".
La première demande de l'homme d'affaires franco-algérien de 66 ans, condamné le 25 septembre à six ans d'emprisonnement avec incarcération immédiate, avait été rejetée début novembre par la cour d'appel, qui avait estimé qu'il présentait un risque de fuite et des garanties de représentation "particulièrement faibles".
"Jamais je ne déshonorerai mon nom", a déclaré lundi M. Djouhri, qui comparaissait devant la cour d'appel en visio-conférence depuis la prison de la Santé, le visage creusé. "J'ai jamais fui de toute ma vie, je ne fuirai jamais, ça je vous en donne ma parole", a-t-il promis, ajoutant avoir "hâte d'être au procès en appel".
Son avocat, Me Pierre-Henri Bovis, a demandé qu'il soit libéré sous contrôle judiciaire ou assigné à résidence sous bracelet électronique, présentant une garantie d'hébergement à une heure et demie de Paris chez un membre de sa famille.
"Toutes ses détentions ont été fondées sur deux mensonges: le premier, qu'il serait le personnage clé du financement libyen (de la campagne de Nicolas Sarkozy, ndlr), et deux, qu'il aurait opté pour une stratégie de fuite", a-t-il déclaré, dénonçant un "acharnement judiciaire" à l'encontre de son client.
Selon l'avocat, dans son jugement du 25 septembre, "le tribunal correctionnel indique bien que les faits reprochés à M. Djouhri sont étrangers au volet du financement de la campagne de 2007". La justice l'a toutefois condamné à six ans d'emprisonnement et trois millions d'euros d'amende pour avoir été au cœur de schémas financiers complexes impliquant de hauts dirigeants libyens.
L'avocat général, qui a une nouvelle fois requis son maintien en détention, a estimé que la situation personnelle du prévenu ne devait "pas se limiter à une attestation d'hébergement" et souligné que son patrimoine était "évalué entre un et 50 millions d'euros".
Observant qu'il avait les nationalités française et algérienne, et qu'il était résident suisse, le magistrat a estimé que la justice n'aurait pas les moyens d'empêcher son passage en Suisse, et peut-être plus tard en Algérie, un pays avec lequel la coopération judiciaire est compliquée.
Me Bovis a lui fait valoir que son client n'avait "aucun lien" avec l'Algérie, où il n'a jamais vécu ni travaillé.
Le procès en appel du financement libyen se tiendra du 16 mars au 3 juin à Paris. Au total, 10 personnes, dont Nicolas Sarkozy et deux de ses proches, Claude Guéant et Brice Hortefeux, seront rejugées dans ce dossier.
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