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Raphaël Glucksmann à Grenoble après avoir provoqué le doute dans son camp

En déplacement notamment sur le site du groupe chimique en difficulté Vencorex et pour soutenir le candidat de Place publique aux municipales, l'eurodéputé - qui continue d'entretenir le suspense sur une candidature pour 2027 -, a parlé innovation, industrie, démocratie, sécurité.

L'eurodéputé et leader de Place publique Raphaël Glucksmann à Pontoise le 16 novembre 2025. © GEOFFROY VAN DER HASSELT
L'eurodéputé et leader de Place publique Raphaël Glucksmann à Pontoise le 16 novembre 2025. © GEOFFROY VAN DER HASSELT

Peu présent dans le débat national ces dernières semaines, Raphaël Glucksmann, considéré comme un potentiel candidat à la présidentielle, s'est efforcé de dissiper le doute vendredi après une intervention sur LCI jugée peu convaincante dans son camp. En déplacement à Grenoble notamment sur le site du groupe chimique en difficulté Vencorex et pour soutenir le candidat de Place publique aux municipales, l'eurodéputé qui continue d'entretenir le suspense sur une candidature pour 2027, a parlé innovation, industrie, démocratie, sécurité, lors d'une réunion publique devant quelques centaines de personnes.

Alors que le débat politique actuel est tourné sur les questions budgétaires, "ce que l'on doit rappeler c'est que l'économie, c'est pas juste des taxes. L'économie, c'est une politique industrielle, une politique commerciale, une politique de formation, et une politique qui doit montrer que la transition écologique qu'on propose est un projet industriel", a-t-il affirmé. Il a aussi défendu la nécessité de présenter la transition énergétique "comme un gain de puissance, d'autonomie, de liberté, de souveraineté, mais aussi un gain économique".

"Lutter contre le terreau sur lequel grandit la délinquance"

Le leader de Place publique, qui se rendra dimanche à Marseille, pour participer au rassemblement contre le narcotrafic, a également souhaité que la gauche s'empare du sujet de la sécurité : "Le défi c'est de montrer que nous sommes les plus crédibles sur le sujet, avec une approche globale, portant à la fois sur la répression mais aussi la lutte contre le terreau sur lequel grandit la délinquance, c'est-à-dire l'abandon, la ghettoïsation, la disparition des services publics". 

Celui que certains sondages placent aux portes du second tour de la présidentielle, s'est montré plus à l'aise que mercredi soir lorsqu'il a répondu à un panel de Français sur LCI, avant un débat avec le président du parti Reconquête, Eric Zemmour. Il avait alors eu du mal à répondre à ses interlocuteurs, qui l'ont notamment interrogé sur le voile dans l'espace public, les retraites, la délinquance des mineurs ou l'usage des néonicotinoïdes. L'eurodéputé a confirmé qu'il entendait "reprendre le drapeau tricolore" à l'extrême droite, et ne "pas leur laisser le monopole de la définition de l'identité française".

"L'irruption de la sincérité en politique"

La gauche sceptique

Au Parti socialiste, des élus ont déploré une prestation télévisée "pas du tout au niveau", certains la comparant à "un naufrage". Aucune mansuétude du côté des Insoumis, qui ont fait de Raphaël Glucksmann leur principal opposant à gauche, dans le cadre d'un duel qu'ils anticipent avec leur leader Jean-Luc Mélenchon. "Vide, consternant et finalement insignifiant", a jugé le député Paul Vannier. "Moi, les hésitations, je les aime", a répondu l'eurodéputé à Grenoble, défendant "la spontanéité et "l'irruption de la sincérité en politique".

Celui qui se positionne sur le créneau de la social-démocratie pro-européenne est plus à l'aise sur l'international, et notamment sur l'Ukraine. Vendredi matin, il a défendu le chef d'état-major des armées, jugeant qu'il avait eu raison d'alerter la Nation "sur la nécessité de changer d'état d'esprit" face au risque de guerre, après que ce dernier a déclaré que la France devrait "accepter de perdre ses enfants".

Raphaël Glucksmann a présenté en juin une ébauche de projet "pour la France". Il continue en attendant de se déplacer sur le terrain à bas bruit. Il n'a, à ce stade, jamais affirmé qu'il serait candidat. Mercredi, il a encore botté en touche, en expliquant que la gauche avait "souffert de ne pas avoir produit une vision" et que son projet n'était "pas encore abouti". Certains s'interrogent sur son envie de se lancer dans la course à l'Elysée. "Je ne pense pas qu'il ait le feu sacré", dit un responsable de gauche. De son côté, une macroniste estime qu'il n'a "pas pris le leadership" à gauche au soir de la dissolution, alors qu'il était arrivé en tête des européennes.  

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