Initiative Metz
Roger Walter insuffle et impulse
C’était il y a quatre décennies. Roger Walter créait son cabinet de recrutement pionnier à Metz. L’entité est depuis solidement ancrée. Cet homme de convictions est aujourd’hui président d’Initiative Metz, vouée au soutien financier des entrepreneurs. Animé d’un enthousiasme de tous les instants, il défend son modèle et fourmille de projets.

Dans l’écosystème de l’entrepreneuriat messin, Roger Walter fait partie de ces personnages écoutés, animés de solides valeurs. Il aime à citer l’un de ses leitmotivs «avant de prétendre, il faut prouver», carbure à la passion qu’il sait transmettre énergiquement à ses collaborateurs. Pas rare lors d’un événement telle une assemblée générale de le voir marteler un message. «Parfois, c’est d’ailleurs plus que marteler», sourit-il. On l’a aisément compris, il n’est pas du genre à manier la langue de bois. Pour bien comprendre son engagement actuel comme président de l’association Initiative Metz, il rappelle d’où il vient, histoire de mesurer que l’on se construit à partir de racines profondes, d’humilité responsable, d’une capacité à progresser entre ambition raisonnée et résilience. Avancer, garder un cap, une cohérence, savoir s’adapter, rebondir. Un schéma de vie au final. Roger Walter l’applique chaque jour à la lettre. Le chêne peut plier mais ne rompt pas, forgé aux aléas des petits et grands événements, aux temps calmes et aux bourrasques. Sorti d’une école de commerce à Strasbourg, il note d’emblée : «Au départ, ce n’était pas trop mon monde...» La suite, c’est une succession de circonstances, de personnes décisives qui jalonnent un chemin professionnel, des opportunités saisies, d’autres échappées… et une somme de travail motrice de son engagement.
La vocation d'accompagner
«À 24 ans, j’arrivais à Metz», poursuit-il. En 1987, il crée le cabinet Walter, pionnier du recrutement local. Une autre époque tant le secteur a évolué. En 2025, la structure est présente à Nancy, Strasbourg, Colmar, Metz et Paris, fédérant 15 collaborateurs. Si en 2017, Roger Walter a transmis la présidence à Yannick Wellenreiter, il demeure un infatigable rouage de ce qu’il fondât, actuellement consultant à la longue et probante expertise. On s’en doute : le recrutement dans les années 80 était bien différent de celui de notre époque hyperconnectée. Roger Walter l’aborde : «Quand j’ai débuté, on pouvait encore recruter par un simple bouche-à-oreille, avec un certain fruit du hasard. Aujourd’hui, on recherche pour l’entreprise, qui d’ailleurs l’exige, le talent rare, le profil à compétences. Du côté de l’entreprise justement, elle doit intégrer à présent les paramètres de la qualité de vie au travail, du management lié au bien-être. Ce qu’il reste de commun, c’est la nature même du recrutement : l’humain. Chaque jour est une découverte, un enrichissement sur ce point. C’est le plus beau métier. J’ai appris à mieux connaître l’homme et son fonctionnement, à hausser mon niveau d’exigence, à savoir gérer une relation dans le temps.» Notant, comme un point d’honneur : «À la tête de mon entreprise, je n’ai jamais connu un bilan financier négatif.» C’est en 2018 que Roger Walter a été porté à la présidence d’Initiative Metz - laquelle a été fondée en 2006, dans le giron du réseau Initiative France -. «Je ne connaissais pas du tout. Là encore, ce fut un concours de circonstances. J’étais l’un des fondateurs de Synergie, et j’en suis venu à succéder à Hervé Bauduin. Initiative Metz était alors dans les locaux de la CCI Moselle. Elle s’est ensuite installée au Cescom, puis dans ce centre d’affaires qu’est Telis.» Il le dit avec fermeté : «Sous ma présidence, l’association ne sera jamais un lieu de business. Notre raison d’être est d’abord et avant tout d’accompagner.» Initiative Metz, ce sont des résultats incontestables. Si l’on s’arrête sur les chiffres récents : l’an passé, 108 projets financés, 1 286 850 € de prêts d’honneur - 701 600 € pour Initiative Metz et 135 prêts accordés ; 585 250 € et 126 pour Bpifrance -, 14 277 443 € de cofinancement bancaire. Roger Walter met l’accent sur un facteur déterminant : «À cinq ans, le taux de pérennité des entreprises passées par l’association est de 96 %.» Faisant remarquer : «Quand on entreprend, la première des motivations n’est pas l’argent. Aux côtés de la crédibilité d’un projet, de sa propension à s’inscrire dans le temps, l’envie, la motivation, sont des éléments décisifs devant des jurys comme les nôtres.»
Entrepreunariat du quotidien
Levier et accélérateur d’un entrepreneuriat à sens et durable à l’échelon messin, Roger Walter peut compter sur deux salariées, Delphine Bouley, directrice, et Tiffany Glinsek : il souligne «leur implication et leur dévouement». À leurs côtés, un maillage de 74 bénévoles. Ce réseau multi-compétences formé de professionnels issus du monde bancaire, de l’expertise-comptable, du juridique, de la gestion est le socle de fiabilité d’Initiative Metz. Parmi les récentes avancées dans la reconnaissance et la structuration de l’association, le président évoque «les partenariats noués avec le Fonds de dotation Mercy et UEM», «le club des entrepreneurs», «cet annuaire des forces vives de l’association, véritable guide des ressources thématiques pour résoudre des problématiques.» On peut aussi y adjoindre le dispositif «Vis ma vie d’entrepreneuse.» À l’instar d’en venir aux projets d’Initiative Metz, Roger Walter redit «son enthousiasme à mener tout cela». «Tous savent ma détermination à défendre la pertinence de notre action. Cela peut prendre du temps pour obtenir quelque chose, mais je ne lâche jamais. Initiative Metz est reconnue pour son professionnalisme. C’est sa force. La force pour et par son réseau. Elle rassure celui qui créé ou reprend une entreprise. L’avenir ? Continuer à soutenir celles et ceux qui entreprennent, qui se lancent dans cette aventure. Certes, l’accès à l’entrepreneuriat est davantage possible qu’il y a 40 ans, mais ce n’est jamais facile, ni avant, ni pendant, ni après. En 2026, Initiative Metz fêtera ses 20 ans. Nous travaillons à cet anniversaire particulier.» De son regard avisé, porteur à la fois de bienveillance et de réalisme, Roger Walter parle «de cet entrepreneuriat du quotidien dont il faudrait vraiment un jour simplifier la tâche.» Lui prône «un vrai retour au bon sens, au collectif.» Concluant, comme un fil rouge d’existence : «Aux jeunes, je dis «je ne vois pas comment on peut réussir en travaillant moins.» «Quand j’entends parler de retraite à 64, 65 ans… S’arrêter ? Mais pourquoi ? On a encore tellement de compétences à transmettre, de choses à découvrir, à apprendre, de personnes à rencontrer.» Jamais à court d’idées, il en a lancé une qui va se concrétiser en ce printemps : «une soirée nommée «les oiseaux rares». Il s’agit, en leur remettant des trophées, de mettre la lumière sur quelques femmes et hommes remarquables.»
Des prêts déterminants
L’association Initiative Metz aide les créateurs et repreneurs d’entreprise à finaliser leur business plan et leur accorde un prêt d’honneur à taux 0, entre 1 500 et 30 000 €, sans garantie, pour renforcer les fonds propres des projets. Ce prêt facilite l’obtention de financements bancaires supplémentaires, en moyenne 8 à 10 fois plus élevés.