Social
Saône-et-Loire: une mobilisation soutenue contre la désertification médicale
Le département de Saône-et-Loire intensifie ses efforts pour lutter contre la pénurie de soignants: selon l’étude d’UFC Que-Choisir, la désertification médicale s’accentue sur le territoire sur la dernière décennie, mais des dispositifs dédiés, comme les centres de santé publics et les fonds d’aide, montrent une mobilisation locale soutenue en 2025.
En s'appuyant sur les données du Conseil National de l'Ordre des Médecins, UFC Que-Choisir suit l'évolution de l'installation des médecins en France de 2014 à 2024, afin d'identifier les dynamiques à l'œuvre sur le territoire.
Selon le service des études UFC Que-Choisir ( https://www.quechoisir.org/act... ), trois quarts des départements ont vu leur désertification médicale s’aggraver en dix ans (2014-2024). En Saône-et-Loire, la pénurie se manifeste par une faible densité médicale: 24,3 médecins pour 10 000 habitants, en 2023. Ce chiffre renvoie à l'installation des médecins à l'ordre, tout confondu. Face à ce constat, le département a mis en œuvre dès 2017 des centres de santé départementaux publics, afin d’attirer des médecins salariés et d’élargir l’accès aux soins sur le territoire.
En 2025, ces mesures se sont renforcées avec deux fonds de soutien destinés à encourager l’installation d’étudiants en médecine et à faciliter la construction ou la rénovation de logements destinés à ces étudiants et aux professions paramédicales. Malgré les 150 000 consultations réalisées via ces centres, la pénurie persiste. Face à ce constat, une régulation plus efficace de l’installation des médecins est jugée nécessaire avec des solutions structurelles à long terme.
La Saône-et-Loire n'est pas en reste: chiffres-clés UFC Que-Choisir
Pour la Saône-et-Loire, 24,3 médecins pour 10 000 habitants, et une baisse continue de certaines spécialités libérales. Entre 2014 et 2023, les effectifs ont évolué différemment selon les spécialités: médecine générale libérale passe de 448 à 329 praticiens, avec une densité passant de 8,06 à 6,01 pour 10 000 habitants; pédiatrie libérale passe de 13 à 10, et gynécologie libérale de 33 à 21.
À l’inverse, l’ophtalmologie libérale se montre relativement plus stable, passant de 22 à 26 praticiens et une densité passant de 0,4 à 0,48. Ces variations reflètent des dynamiques complexes liées à l’attractivité des territoires ruraux et à la redistribution des effectifs.
Mobilisation départementale et régulation en cours
Face à ces constats, le conseil départemental poursuit sa mobilisation: amélioration de l’accès au logement étudiant pour les futurs médecins et soutien à la mobilité des étudiants en première et deuxième année, afin d’encourager l’installation durable sur le territoire. Les dispositifs actuels s’inscrivent dans une logique de régulation renforcée et d’incitations structurelles, en complément des centres de santé existants. Le département prévoit d’évaluer régulièrement l’impact de ces mesures et d’ajuster les aides afin de réduire les inégalités d’accès aux soins et d’atténuer les effets de la pénurie sur les populations les plus vulnérables.