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Soutien des entrepreneurs : Bpifrance persiste et signe

Déterminés à continuer de faire progresser leurs entreprises, les dirigeant(e)s n'en sont pas moins soumis à un climat économique et politique incertain. Cette inquiétude déjà présente depuis quelques années les incitent à trouver des modèles entrepreneuriaux disruptifs. De la création jusqu'à la transmission, Bpifrance permet d'impulser les innovations et malgré un contexte difficile, les fonds sont là pour soutenir les entreprises.

Evelyne Scuto-Gaillard, directrice du réseau Nord-Ouest de Bpifrance. ©Nathalie Oundjian
Evelyne Scuto-Gaillard, directrice du réseau Nord-Ouest de Bpifrance. ©Nathalie Oundjian

A l'heure où les finances ne sont pas toujours au beau fixe et où les carnets de commande piquent parfois du nez, Bpifrance l'assure : la banque publique d'investissement est toujours aussi présente auprès des dirigeant(e)s. En 2024, Bpifrance a soutenu 7 051 entreprises, à hauteur de 3,2 milliards d'euros, permettant de mobiliser plus de 6 milliards de financements publics et privés. L'activité du financement a été très performante en 2024 (+5% par rapport à 2023).

«On ne réduit pas la voilure, en allant notamment chercher de la ressource à l'échelle européenne, par exemple via le fonds FEDER. Nous aurons la même feuille de route pour 2026 en restant présents auprès des entreprises depuis la phase de créations via les prêts d'honneur jusqu'à la transmission » assure Evelyne Scuto-Gaillard, directrice du réseau Nord-Ouest de Bpifrance, qui compte sept implantations : Centre-Val de Loire (Orléans, Tours), Hauts-de-France (Amiens, Compiègne, Lille) et Normandie (Caen, Rouen).

Inquiétudes et attentisme

«La principale inquiétude des chefs d'entreprise ? Le contexte commercial et la déferlante chinoise. Ils ont compris qu'ils devaient changer de stratégie en étant encore plus innovants, pour savoir pivoter très rapidement». Les conséquences de l'incertitude politique se traduisent directement en chiffres : 23% des dirigeants des TPE-PME, tous secteurs confondus, prévoient une annulation de leurs investissements ; 36% un report et 44% un maintien. L'évolution de l'investissement pour l'année en cours perd ainsi 10 points entre 2024 et 2025. «On sent une forme d'attentisme chez une partie des dirigeants mais beaucoup savent qu'il faut continuer d'investir» poursuit Evelyne Scuto-Gaillard.

Parmi les secteurs qui ont le vent en poupe et qui devraient continuer de se développer en 2026 : la transition énergétique et écologique, l'IA et la cybersécurité, la mobilité, la santé ainsi que l'industrie. En 2024, 300 entreprises régionales ont ainsi bénéficié de financements de l'innovation en aides et prêts, à hauteur de 1,6 milliard d'euros. C'est aussi à travers les moyens du plan France 2030, que Bpifrance opère son plan Deeptech, pour soutenir les innovations de rupture, sans pour autant oublier les secteurs qui font partie de l'histoire des Hauts-de-France, à l'image de l'industrie, avec un enjeu important sur la transmission : «C'est un sujet sur lequel on doit progresser et qu'il faut préparer en amont» complète Evelyne Scuto-Gaillard (voir encadré)...

Des dossiers plus solides

Dans ce contexte, les banques sont-elles plus frileuses à soutenir les entreprises ? Si les fonds sont présents, il semble évident que leur accès est plus contraint : «Les levées de fonds se contractent mais l'envie d'entreprendre reste la même. Par contre, il est certain que les projets doivent être plus solides dans leurs stratégies, et ceux qui arrivent à lever des fonds doivent avoir des perspectives sur le long terme et être plus aboutis».

Bpifrance et l'accompagnement à la transmission

C'est une priorité stratégique de la banque publique d'investissement : accroître le nombre d'opérations de transmission en France et renforcer la sécurisation de ces opérations en soutenant davantage les repreneurs. Parmi les outils à disposition des chefs d'entreprises : «Mon Pass Créa», un service gratuit personnalisé qui met à disposition plusieurs ressources (conseils, outils, contenus, contacts...) ; la bourse de la transmission, une plateforme pour accéder à plus de 45 000 annonces d'entreprises à céder ; un prêt d'honneur «Reprise» entre 1 000 et 80 000€ ; ou encore un prêt «Transmission» avec des montants pouvant atteindre jusqu'à 5 millions d'euros selon les régions.