Tech : l'Europe accuse son retard, Macron et Merz appellent à la souveraineté numérique
Le président français et le chancelier allemand, Friedrich Merz, ont appelé à la mobilisation pour une souveraineté numérique européenne, et à rattraper le retard considérable de l'UE, en particulier dans le domaine de l'IA.
Ne pas être un "vassal", "préférence européenne", "forger son chemin numérique": le président français et le chancelier allemand ont appelé mardi à la mobilisation pour une souveraineté numérique européenne, et rattraper le retard sur les États-Unis et la Chine. Friedrich Merz et Emmanuel Macron clôturaient un sommet de responsables politiques et d'acteurs de la tech avec l'objectif d'impulser en tandem cette quête d'indépendance technologique, alors que l'Europe accuse un retard considérable, en particulier dans le domaine de l'intelligence artificielle.
Le président a pointé une "fascination pour les solutions non européennes", qui doit être contrée par la mise en place d'une "préférence européenne", la première priorité afin de permettre l'essor des champions continentaux de la tech.
simplification réglementaire
Selon le dirigeant allemand, les entreprises européennes ont fait plus de 12 milliards d'euros de promesses d'investissements lors du sommet. Un montant non-négligeable en Europe mais loin de la force de frappe des acteurs américains, et loin des "centaines de milliards d'euros chaque année [nécessaires] pour rester dans la course" soulignés mardi à Berlin par le ministre français de l'Economie Roland Lescure.
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Contrainte de compter sur les géants Nvidia, Google, Amazon et autre OpenAI, l'Europe est appelée à reprendre la main sur son destin numérique. Une condition avancée par le chancelier allemand, et soutenue par M. Macron : simplifier radicalement nos pratiques réglementaires, accusées de freiner l'innovation, ce que la Commission européenne doit proposer mercredi dans son texte "omnibus". Les deux pays ont notamment appelé à une pause de 12 mois pour certaines dispositions de la loi européenne sur l'IA.
L'UE pourrait aussi imposer aux géants du secteur des services "cloud" Amazon et Microsoft des règles renforcées.
Dépendance
Toujours est-il que s'agissant de solutions IA, de semi-conducteurs, de composants informatique, l'Europe ne peut que compter sur les importations. Selon une enquête menée par l'association allemande Bitkom, environ 90% des entreprises allemandes importatrices se considèrent dépendantes de ceux-ci. Le président de Bitkom, Ralf Wintergerst, a souligné l'urgence d'investir massivement. Mais la bataille est difficile, entre croissance atone, retards accumulés, et des entreprises miniatures quand on les compare aux rivales américaines. Ainsi, selon Bitkom, les centres de données européens, un élément clé de la révolution de l'IA, avaient une capacité de 16 gigawatts l'an dernier, contre 48 aux États-Unis et 38 à la Chine.
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