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Trump autorise la vente de puces Nvidia à la Chine, l'opposition s'insurge

Donald Trump a annoncé lundi avoir autorisé, sous conditions, l'exportation par Nvidia de certaines de ses puces vers la Chine, après s'être entretenu avec le président chinois Xi Jinping...

Le logo de Nvidia en mai 2025 à Taïpei, à Taïwan © I-HWA CHENG
Le logo de Nvidia en mai 2025 à Taïpei, à Taïwan © I-HWA CHENG

Donald Trump a annoncé lundi avoir autorisé, sous conditions, l'exportation par Nvidia de certaines de ses puces vers la Chine, après s'être entretenu avec le président chinois Xi Jinping, une ouverture dénoncée par l'oppositon démocrate.

Le président américain a indiqué sur son réseau Truth Social que Nvidia reverserait à l'Etat américain 25% du chiffre d'affaires issu des ventes de ces processeurs graphiques (GPU), très recherchés notamment pour le développement de l'intelligence artificielle (IA).

L'agrément porte sur les puces H200, de la gamme Hopper, Nvidia ayant lancé, fin 2024, une nouvelle ligne plus performante, la Blackwell. Il ne s'agit donc pas des produits les plus avancés du groupe américain.

Informé de la proposition de Donald Trump, "le président Xi (Jinping) a répondu favorablement!", a écrit le président américain, les exportations se faisant "à des conditions permettant le maintien d'une sécurité nationale forte" pour les États-Unis, selon lui.

En vertu de l'accord annoncé lundi par Donald Trump, le groupe pourra désormais proposer ses processeurs graphiques à des "clients autorisés" en Chine.

Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Guo Jiakun, n'a pas confirmé directement l'accord, mais a déclaré que "la Chine [avait] toujours plaidé en faveur de bénéfices réciproques et d'accords gagnant-gagnant dans le cadre de la coopération entre la Chine et les États-Unis".

Selon le Financial Times, les autorités chinoises veulent néanmoins limiter les ventes de processeurs Nvidia en Chine. Elles envisagent notamment de demander aux entreprises souhaitant en acquérir de justifier du fait qu'elles ne peuvent se contenter des puces chinoises.

Ces informations pourraient expliquer le manque d'enthousiasme des investisseurs à l'annonce de Donald Trump. Dans les premiers échanges après l'ouverture de la Bourse de New York, l'action Nvidia perdait ainsi un peu moins de 1%.

Immense échec

De son côté Nvidia a "applaudi" la décision, qui "marque un équilibre bénéfique pour les États-Unis", selon une déclaration tranmise à l'AFP. 

En revanche, un groupe de huit sénateurs démocrates a dénoncé un "immense échec en matière économique et de sécurité nationale". 

L'accès de la Chine à ces puces lui "permettra de rendre ses armes plus meurtrières, de mener des cyberattaques plus efficaces contre les entreprises et les infrastructures sensibles américaines et de renforcer son secteur économique et manufacturier", ont-ils prévenu dans un communiqué.

Les exportations de puces américaines vers la Chine sont un sujet de tension depuis plusieurs années, l'ex-président Joe Biden puis son successeur Donald Trump craignant, en particulier, qu'elles ne soient utilisées à des fins militaires.

Dès 2022, le gouvernement Biden avait mis en place des restrictions à l'export. Nvidia y avait remédié en concevant un processeur graphique moins puissant, le H20, afin de satisfaire aux limites imposées par les États-Unis et pouvoir ainsi accéder au marché chinois.

En avril, le gouvernement Trump avait interdit l'exportation de ces H20 avant de conclure un accord avec Nvidia et de d'autoriser de nouveau la vente de ces puces à la Chine, moyennant le versement d'une commission de 15% à l’État américain.

Mais les autorités chinoises ont alors enjoint aux industriels du pays de ne pas acheter ces puces, préférant privilégier le développement et l'utilisation de matériel chinois.

Nvidia n'a réalisé que 50 millions de dollars de chiffre d'affaires en Chine au troisième trimestre et ne projetait, jusqu'ici, aucun revenu provenant de ce marché pour le trimestre en cours.

"Le gouvernement Biden a forcé nos belles entreprises à fabriquer des produits +dégradés+ dont personne ne voulait", a commenté le président américain sur Truth Social, "une très mauvais idée qui a ralenti l'innovation et pénalisé les travailleurs américains."

La capacité de calcul des H200 représente plus de six fois celle des H20, selon un rapport du groupe de réflexion Institute for Progress.

Le président américain cherche à limiter les bénéfices que peuvent tirer les entreprises chinoises de la technologie américaine, mais entend, dans le même temps, en faire un standard dominant au plan mondial, ce qui nécessite d'autoriser son exportation.

L'ancien promoteur immobilier a ainsi précisé lundi que les concurrents de Nvidia AMD et Intel auraient, eux aussi, la possibilité de s'adresser au marché chinois.

tu-gc/LyS

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