Washington et Téhéran se rapprochent d'un accord, dit Trump dans le Golfe

Washington et Téhéran se rapprochent d'un accord sur le nucléaire, a affirmé jeudi Donald Trump au Qatar, avant dernière étape d'une tournée dans le Golfe ponctuée de déclarations-choc sur les crises régionales, le président...

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, le président américain Donald Trump,  le PDG de Boeing, Kelly Ortberg (g), et le PDG de Qatar Airways, Badr Mohammed al-Meer (d), lors d'une cérémonie de signature au Palais royal de Doha, le 14 mai 2025 © Karim JAAFAR
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, le président américain Donald Trump, le PDG de Boeing, Kelly Ortberg (g), et le PDG de Qatar Airways, Badr Mohammed al-Meer (d), lors d'une cérémonie de signature au Palais royal de Doha, le 14 mai 2025 © Karim JAAFAR

Washington et Téhéran se rapprochent d'un accord sur le nucléaire, a affirmé jeudi Donald Trump au Qatar, avant dernière étape d'une tournée dans le Golfe ponctuée de déclarations-choc sur les crises régionales, le président américain assurant vouloir "mettre fin aux conflits".

Il a fait ces déclarations à Doha avant d'atterrir plus tard jeudi à Abou Dhabi, la capitale des Emirats arabes unis, dernière étape de sa tournée dans le Golfe entamée mardi en Arabie saoudite.

"Je pense qu'on se rapproche de la conclusion d'un accord", a dit Donald Trump depuis Doha, faisant reculer les cours du pétrole.

Quelques heures plus tôt, Ali Shamkhani, un conseiller du guide suprême iranien Ali Khamenei, avait dit à la chaîne américaine NBC que Téhéran était prêt à accepter un accord avec les Etats-Unis sur son programme nucléaire, en échange de la levée immédiate des sanctions, alors que les deux pays ont tenu quatre cycles de discussions ces dernières semaines.

"En tant que président, ma priorité est de mettre fin aux conflits", a-t-il dit devant les militaires américains sur la base d'al-Udeid au Qatar tout en affirmant qu'il "n'hésiterait jamais à déployer la force américaine, si nécessaire, pour défendre les Etats-Unis d'Amérique ou ses partenaires".

Gaza

Il a répété en outre jeudi que les Etats-Unis voulaient prendre le contrôle de la bande de Gaza, ravagée par 19 mois de guerre entre Israël le mouvement islamiste palestinien Hamas, et en faire une "zone de liberté".

"Je pense que je serais fier que les Etats-Unis l'aient, la prennent, et en fassent une zone de liberté", a déclaré le président depuis le Qatar.

Il a par ailleurs averti les Houthis que Washington pouvait "reprendre l'offensive" contre ces rebelles yéménites, après un cessez-le-feu ayant suspendu le 6 mai les bombardements américains lancés depuis des semaines.

"Nous traitons avec les Houthis, et je pense que c'est un succès, mais une attaque peut survenir demain, et dans ce cas, nous reprendrons l'offensive", a affirmé le président américain, alors que les Houthis sont supposés ne plus attaquer les intérêts américains en mer Rouge. 

Mardi, M. Trump avait créé la surprise en annonçant la levée des sanctions visant la Syrie. Le lendemain, il rencontrait le président Ahmad al-Chareh, ancien jihadiste qui a pris le pouvoir après avoir renversé Bachar al-Assad.

Le président américain a aussi affirmé qu'il pourrait se rendre en Turquie si les premiers pourparlers directs entre la Russie et l'Ukraine progressaient. 

"Vous savez, si quelque chose se passait, j'irais vendredi". Dans l'avion qui l'a mené à Abou Dhabi, Donald Trump a dit que "rien ne se passera" sur l'Ukraine tant qu'il n'aura pas rencontré son homologue russe Vladimir Poutine, qui ne s'est pas rendu aux pourparlers avec Kiev en Turquie.

Sa tournée dans le Golfe -région clé de la rivalité stratégique entre les Etats-Unis et la Chine- est le premier déplacement international important de Donald Trump.

Milliards

Comme pendant son premier mandat, il a boudé les alliés occidentaux au profit des richissimes monarchies pétrolières et gazières.

Mais alors qu'en 2017 il était aussi allé en Israël, il ne fera pas le voyage cette fois, ce qui, selon les analystes, confirme un froid avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Donald Trump ne devrait pas repartir des Emirats arabes unis, où il a été accueilli à l'aéroport par le président, cheikh Mohammed ben Zayed, sans avoir glané des promesses d'investissements et de commandes, notamment dans le domaine de l'Intelligence artificielle, après celles déjà engrangées à Doha et Ryad.

L'Arabie saoudite a par exemple promis 600 milliards de dollars d'investissements, tandis que la compagnie Qatar Airways a passé une gigantesque commande à l'avionneur américain Boeing pour 200 milliards de dollars.

Des commandes aux montants aussi faramineux que difficilement vérifiables sur le long terme.

"C'est une tournée historique. Il n'y a jamais eu de tournée pouvant rapporter, au total, 3.500 à 4.000 milliards de dollars en seulement quatre ou cinq jours", a-t-il affirmé jeudi. 

A al-Udeid, la plus grande base aérienne américaine du Moyen-Orient, Donald Trump a assuré que le Qatar allait "investir 10 milliards pour soutenir cette imposante base dans les années à venir". 

L'ancien promoteur immobilier a aussi très clairement confirmé la rupture avec la diplomatie de l'ancien président démocrate Joe Biden, faite en partie d'appels au respect des droits humains et à la démocratie. Ces notions n'ont pas été mises en avant dans le Golfe par le président républicain.

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