Commerce
La CCI Oise veut booster le commerce de proximité
En interpellant directement les consommateurs à travers des messages chocs ou en rappelant la diversité du tissu commercial local, la CCI Oise entend les inciter à retourner dans les centres-villes et centres-bourgs.

«Le commerce de proximité connaît actuellement une période complexe, avec des fermetures en cascade, notamment celles de magasins appartenant à des chaînes», souligne Philippe Bernard, président de la CCI Oise. Une situation face à laquelle l'organisme consulaire entend réagir avec un plan d'action qu'il a présenté ce 23 juin à Beauvais. Pourtant, le président le reconnaît : «Ce n’est pas une problématique spécifique au département, c’est un sujet national». La baisse continue de la fréquentation des centres-villes et centres-bourgs est indéniable.
Alors, pour lutter, à son niveau, contre cette crise, la chambre consulaire a lancé le 15 juin une grande campagne de sensibilisation qui vise le grand public. Visible sur tous les réseaux sociaux – TikTok, Instagram, Facebook, LinkedIn... – celle-ci s’articule autour de trois messages forts. «Nous faisons appel au sens civique des clients en les incitant à consommer dans les magasins proches de chez eux. Nous valorisons également la diversité du tissu commercial et mettons en avant l’engagement des commerçants sur notre territoire», détaille Philippe Bernard.
Le président de la CCI Oise souligne que 97 % des Français se disent attachés aux commerces de proximité. Le département en compte aujourd’hui près de 17 500. En parallèle, 1 700 porteurs de projets se sont installés avec l'aide de la chambre consulaire en 2024. Parmi ceux-ci, on compte 900 nouveaux commerçants en 2024. Malheureusement, dans le même temps, 634 entreprises, toute typologie confondue, ont fermé.
Accompagner la transformation du commerce
Les causes de cette situation sont connues. «Les modes d’achat ont changé, notamment au moment du Covid, qui a vu l’explosion de la vente sur Internet. C’est un phénomène qui ne s’arrêtera pas», analyse Philippe Bernard. Pour autant, l'optimisme reste de mise. «Il ne faut cependant pas noircir le tableau. Certaines enseignes fonctionnent très bien. Beaucoup se sont adaptées et proposent elles-mêmes une offre en ligne», poursuit-il. La digitalisation apparaît donc comme un impératif aujourd'hui.
Autre nécessité, générer de nouveaux revenus et flux afin de faire revenir les consommateurs dans les centres-villes et centres-bourgs. «Il est faux de dire que le e-commerce est systématiquement moins cher. Mais au-delà du prix, il faut offrir un véritable conseil et un service en boutique», insiste-t-il. Parmi les pistes évoquées : des plages d’ouverture adaptées aux besoins des clients ou encore des systèmes de lockers où ces derniers récupèrent leurs produits à l’heure de leur choix. «Nous proposons à tous les commerçants des accompagnements adaptés à leurs besoins, et ce, de façon individuelle», signale de son côté Clara Bénard, manager du pôle commerce et tourisme à la CCI Oise.
Mobiliser tous les acteurs
Si les élus de la chambre ont souhaité s’adresser ici aux consommateurs, ils sont bien conscients que les facteurs expliquant la baisse du chiffre d’affaires et de la fréquentation des commerces sont multiples. «Globalement, nous constatons que les loyers sont élevés et que les baux ont tendance à augmenter. Il faut engager le dialogue avec les bailleurs, et envisager, par exemple, la mise en place de loyers progressifs», observe Philippe Bernard. Les pouvoirs publics ont aussi un rôle à jouer. «Les politiques d’aménagement, de mobilité, les décisions en matière de stationnement ou de piétonnisation impactent directement la fréquentation des commerces», souligne celui qui plaide également pour une simplification des démarches administratives.