À 50 ans, le site PPG de Moreuil grandit encore
L’usine de Moreuil, à 20 km au sud-est d'Amiens, va bénéficier d’un investissement global de 19 millions d’euros pour moderniser une partie de son outil industriel, intégrer deux ateliers après la fermeture du site de Genlis (Côte d'Or) et construire un bâtiment dédié à la logistique.

PPG, un leader mondial de la fabrication de peintures et de revêtements, a décidé fin 2024 d’opérer une réorganisation stratégique de ses activités en France, ce qui impactera son site dans la Somme. Cette décision a été prise notamment pour rester compétitif dans un marché difficile. «La réduction du marché, tant celui du neuf que celui de la rénovation, nous impacte forcément», observe Aurélie Carmona-Bertin, directrice de l’usine PPG de Moreuil.
Cette restructuration implique la fermeture progressive d’ici 2027 du site de Genlis (Côte-d’Or) et le redéploiement de ses activités sur les deux autres unités de production françaises – Ruitz et Moreuil –en 2026. «La logistique sera également centralisée à Moreuil à l’horizon 2027», indique-t-elle. Une évolution majeure pour l’usine, qui fête ses 50 ans cette année.
«J’ai avant tout une pensée pour mes collègues de Genlis», insiste Aurélie Carmona-Bertin, avant d’évoquer la nécessité pour la structure samariennes de se développer. «Il ne faut jamais rester sur ses acquis. Nous avons besoin d’avancer, d’aller chercher plus de performance», analyse-t-elle. La modernisation d’une partie de l’outil industriel et la construction d’un bâtiment de stockage entraîneront un investissement de 19 millions d’euros, dont 16 millions pour la seule partie logistique.
Un outil modernisé
«Des travaux de modernisation ont déjà été engagés et d’autres interviendront d’ici la fin de l’année. Ils concernent notamment notre alimentation en poudres, l’une de nos matières premières, afin qu’elle soit mieux adaptée à notre fonctionnement actuel», souligne la directrice de l'usine. Des cuves ont également été ajoutées, des tuyauteries revues et des pompes redessinées afin de mieux correspondre aux évolutions techniques des peintures produites.
«Cela va nous permettre aussi d’augmenter nos volumes. Notre objectif est de produire 5 millions de litres supplémentaires», poursuit-elle. En 2025, le prévisionnel de fabrication se situe entre 24 et 25 millions de litres de peinture, contre 20 millions en 2024. Une croissance qui induira le renforcement des équipes à hauteur de huit personnes. «Les deux nouveaux ateliers engendreront la création de quatre postes. Le premier sera dédié aux traitements de toiture, tandis que le second proposera de la mise à façon pour nos clients, pour des produits anti-corrosion», détaille Aurélie Carmona-Bertin.
Une logistique centralisée
Le site PPG accueillera également un entrepôt logistique supplémentaire venant compléter l’offre de stockage existante de 36 000 palettes. «Nous avons pour projet de construire un bâtiment de grande hauteur, entièrement automatisé, d’une capacité de 18 000 palettes. Aucun produit inflammable ni dangereux n’y sera entreposé», précise la directrice du complexe industriel. L’espace de 3 500 m², érigé sur une zone déjà bétonnée, sera relié directement à la production afin de rendre le flux plus linéaire.
«Un robot de préparation, qui déplacera un maximum de charges lourdes [des pots de peinture entre 10 et 15 kg, ndlr], sera également intégré, de façon à ne laisser que les pots les plus légers en préparation traditionnelle», ajoute-t-elle. Si la mairie a voté à l’unanimité la modification du PLU nécessaire à la réalisation du projet, ce dernier reste soumis à une enquête publique et à des autorisations préfectorales. «Nous envisageons un début des travaux au cours de la seconde moitié du premier semestre 2026», conclut Aurélie Carmona-Bertin. La centralisation de la logistique permettra de créer 13 emplois.