Protocole d'accord État/Union des maires de France
À Saint-Quentin, Élisabeth Borne parle d’une carte scolaire élaborée «la main dans la main» avec les maires
La ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, a fait le déplacement à Saint-Quentin, vendredi 13 juin, pour échanger sur les conditions d’élaboration de la carte scolaire après la signature d’un protocole d’accord entre l'État et l’Union des maires de France, une convention qui vise à mettre en place les conditions d’une concertation organisée avec les élus locaux à qui elle vient garantir une visibilité à trois ans sur l'évolution des effectifs scolaires.

Chaque
année, l’annonce de l’évolution de la carte scolaire à
quelques mois de la rentrée scolaire suscite, en milieu urbain
comme en secteur rural, un sentiment de crispation voire de
colère, chez les élus locaux. L’État
et
l’Union des maires de France ont planché sur cette question des
conditions d’élaboration de la carte scolaire, réflexion qui
a abouti à la signature, le
8 avril dernier, d’un
protocole d’accord «visant
à formaliser un cadre de dialogue et de collaboration durable entre
l’État
et les collectivités territoriales en matière de politique
éducative».
Concernant
l’élaboration de la carte scolaire du premier degré, cette
convention mise sur l’anticipation et
offre
aux élus locaux «un
horizon suffisant»
pour se projeter et s’organiser : «il
est convenu que l’Éducation
nationale partage avec les élus locaux une projection à 3 ans sur
l’évolution des effectifs scolaires».
Coordination renforcée
«Accentuer le dialogue, le rythmer, le faire rentrer dans une nouvelle ère», a détaillé Frédéric Leturque, premier magistrat de la ville d’Arras, représentant des maires de France, vendredi dernier dans les locaux de l’école élémentaire Paul-Bert à Saint-Quentin à l’occasion du déplacement de la ministre de l’Education nationale, Élisabeth Borne. Anticiper l’annonce tardive, parfois brutale, d’une classe supprimée ou d’une école fermée, ou encore d’un regroupement scolaire imposé... C’est le fil conducteur de la convention nouvellement signée autour de laquelle la ministre.
Élisabeth Borne a souhaité échanger
avec les élus de l’Aisne. La
maire de Saint-Quentin Frédérique Macarez, la sénatrice Pascale
Gruny, le député Julien Dive, le vice-président du Conseil
départemental de l’Aisne Thomas Dudebout, ainsi que la présidente
de l’association des maires de l’Aisne Carole Ribeiro, ont
pu témoigner de situations
difficiles
vécues
localement
pour lesquelles ils sont intervenus et espèrent que
la coopération ainsi mise en place avec
les directeurs académiques de l’Éducation nationale et
autres services de l’État, leur évite d’être à l’avenir interpellés par des maires inquiets, confrontés à des fermetures de classe.
Favoriser les initiatives locales
Pour les élus invités à échanger lors de la table ronde, ce travail de réflexion partenariale mené en amont s’impose pour permettre aux maires d’envisager sereinement l’avenir de l’école communale : «le protocole affirme la volonté de bâtir une stratégie éducative locale partagée en associant les collectivités à la conception et à la mise en œuvre des dispositifs portés par l’Éducation nationale». Des initiatives de collectivités locales ont parfois été stoppées par un arbitrage purement comptable des services du ministère de l’Éducation nationale : «la carte scolaire ne se fait pas en partant de Paris, elle doit être analysée au regard de la réalité des territoires», a assuré Élisabeth Borne lors de cette rencontre.