Amiens inaugure sa première centrale solaire

« La majeure partie de notre énergie provient encore hélas d’énergies fossiles. À l’échelle de notre pays c’est seulement 20% de l’énergie consommée qui est issue du renouvelable. Nous pouvons mesurer collectivement le chemin qu’il reste à parcourir », observe Brigitte Fouré, maire d’Amiens. Ce 16 avril, de nombreuses personnes sont venues écouter l’élue à l’occasion de l’inauguration la centrale solaire au sol.

S’étant fixé comme objectif d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, la Ville d’Amiens a lancé, en 2018, un appel à manifestation d’intérêt (AMI) afin de trouver un partenaire pour construire une centrale solaire. « Une orientation rare et visionnaire », salue Anna Lafont, directrice régionale développement Nord au sein de TotalEnergies, société lauréate de l’appel à projets.

Un projet ambitieux

Installée sur une ancienne carrière de craie devenue une décharge sauvage, cette centrale solaire a nécessité quatre années de travail avant d’être mise en service en juillet dernier. Sur le site de 18 hectares, 12 hectares sont occupés par 20 000 panneaux photovoltaïques. D’une puissance de 10,8 MWc, la centrale solaire correspond aux besoins de 8 800 habitants de la Somme, soit près de 7% de la consommation électrique de la métropole amiénoise.

« Cette installation va éviter le rejet de 335 tonnes de dioxyde de carbone chaque année. C’est l’équivalent d’1,1 million de kilomètre parcourus par an par des véhicules thermiques », précise Anna Lafont qui se félicite également de la coopération « exemplaire » public/ privé incarnée par ce projet. Actionnaire à 40% de la centrale solaire, la Ville d’Amiens a investi 3,52 millions d’euros sur les 8,8 millions d’euros qu’ont nécessité ce projet dont l’exploitation est prévue pour durer une trentaine d’années.

Associer les habitants

TotalEnergies et la Ville d’Amiens ont également décidé d’associer les habitants du territoire en lançant une souscription. Cette dernière a rassemblé 154 contributeurs pour un total de plus de 400 000 euros. « Cela montre l’engouement de la population pour ce type d’initiative », se réjouit Anna Lafont.

« Quand on sait que nous sommes chacun émetteurs de dix tonnes de gaz à effet de serre par an liés à notre usage des transports, de notre alimentation et de notre consommation de services, les contributeurs peuvent avoir aujourd’hui le sentiment d’avoir participé utilement au changement », souligne de son côté Emmanuel Moulard, secrétaire général de la Préfecture de la Somme.