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Amiens : Tiamat s’allie à Mecaware pour recycler ses batteries sodium-ion

Les deux acteurs français de la deeptech unissent leurs forces pour développer le "Procédé NaCRe". Ce partenariat marque une nouvelle étape vers une filière énergétique plus durable et circulaire, au cœur de la gigafactory Tiamat à Amiens.

Stockage stationnaire. © IA Mecaware
Stockage stationnaire. © IA Mecaware

Tiamat, start-up installée à Amiens et pionnière des batteries sodium-ion, s’associe à Mecaware, spécialiste du recyclage de métaux stratégiques issus des batteries. Ensemble, elles lancent le projet NaCRe (pour Na (sodium), C (circularité) des Re (ressources)), labellisé par le pôle de compétitivité Team2. L’objectif étant de mettre au point un procédé de recyclage spécifiquement adapté aux batteries sodium-ion, appelées à jouer un rôle clé dans la transition énergétique.

Un partenariat stratégique

La pépite technologique amiénoise Tiamat développe et fabrique des batteries sodium-ion sans lithium ni cobalt, fruit de plus de dix ans de recherche menée notamment avec le CNRS (Centre national de la recherche scientifique). Ces batteries se distinguent par leur capacité de charge et de décharge rapide et leur faible risque d’incendie, garantissant sécurité et performance. Depuis son site d’Amiens, l’entreprise prépare l’ouverture de sa première ligne de production capable de fabriquer jusqu’à un million de batteries par an dès 2027, avant de viser une capacité de 5 GWh par an à terme. Une étape stratégique pour l’autonomie énergétique européenne.

De son côté, Mecaware a conçu une technologie de recyclage innovante permettant d’extraire et de réutiliser les métaux stratégiques contenus dans les déchets de batteries, sans recourir à des acides ni sulfates. Cette approche, validée pour les chimies NMC (nickel, manganèse, cobalt), s’intègre facilement dans les lignes de production pour traiter directement les rebuts de production des gigafactories. En collaboration avec Tiamat, la société lyonnaise entend appliquer son procédé au recyclage des batteries sodium-ion, notamment pour valoriser les métaux comme le vanadium.

«Les batteries sodium-ion représentent une technologie d’avenir : le sodium est une ressource abondante et permet de fabriquer des batteries plus sûres et polyvalentes. Elles peuvent stocker l’énergie des renouvelables et équiper les véhicules hybrides et véhicules Hydrogène. Au-delà de ces avantages immédiats, le sodium-ion est appelé à jouer un rôle central dans la transition énergétique. Il constitue une solution idéale pour accompagner l’électrification des usages et le développement du stockage stationnaire, indispensable à l’intégration croissante des énergies renouvelables dans les réseaux. Avec NaCRe, notre ambition est de fermer la boucle en recyclant les métaux stratégiques pour les réinjecter dans de nouvelles batteries, réduisant ainsi l’empreinte environnementale de la filière», souligne Hervé Beuffe, CEO de Tiamat.

Un projet soutenu par le FEDER Hauts-de-France

Le Procédé NaCRe est soutenu par le Fonds européen de développement régional (FEDER) Hauts-de-France. D’un montant global de 2 340 290 euros, dont 1 751 619 euros d’aides, ce soutien vise à accompagner les développements jusqu’à la phase de démonstrateur. Le lancement officiel du projet a été programmé en septembre 2025, avec une mise en démonstration dès 2026, puis une validation technico-économique en 2027. À l’horizon 2030, le projet entrera en phase pilote et devrait permettre le recyclage de 17 tonnes de métaux issus des déchets de batteries Tiamat.