Stratégie

Amiens travaille sur l’attractivité du centre-ville

Après un an d’échanges avec les parties prenantes, Amiens a présenté une feuille de route pour renforcer l’attractivité du centre-ville.

Alexandre Laloux, Brigitte Fouré, Nathalie Lavallard, Pascal Fradcourt et Amélie Boucher. (@Aletheia Press/DLP)
Alexandre Laloux, Brigitte Fouré, Nathalie Lavallard, Pascal Fradcourt et Amélie Boucher. (@Aletheia Press/DLP)

« Nous pensons qu’il était important d’avoir des échanges directs avec les commerçants », explique Brigitte Fouré, maire d’Amiens, à l’heure de faire un bilan sur une réflexion menée sur le centre-ville. Objectif : renforcer l’attractivité du centre-ville, qui, avec 305 millions d’euros de dépenses est le deuxième pôle de consommation de la métropole. Pour cela, quatre ateliers ouverts à l’ensemble des commerçants ont été organisés. Une initiative de la ville d’Amiens, avec la CCI, la CMA, la Fédération des commerçants, la CPME, le Medef et l’Umih.

Des mesures concrètes

La Ville a notamment décidé de lancer trois grandes campagnes de communication pour souhaiter la bienvenue aux nouvelles enseignes, attirer des visiteurs issus de l’ensemble de la zone de chalandise des Hauts-de-France et casser quelques idées reçues, comme la difficulté de se garer. « Le centre-ville comptabilise 31 place de stationnement en surface et 43 000 en sous-terrain », rappelle Nathalie Lavallard adjointe au maire déléguée aux commerces, à l'artisanat local et aux marchés. « Nous allons aussi communiquer largement sur la gratuité du stationnement à partir de 17h30 », ajoute-t-elle.

Côté sécurité, les commerçants peuvent s’adresser facilement aux deux correspondants de la Police Nationale qui leur sont dédiés et peuvent compter sur la présence des près de 90 policiers municipaux. « Nous allons également prendre un arrêté anti-mendicité pour quatre mois », explique l’élue. Elle annonce également qu’un guide sera distribué aux commerçants pour rappeler les règles en matière de traitement des déchets ou de livraison. « Des animations seront également proposées pendant 25 samedis, avec un budget 5 000 euros pour chacun de ces jours », précise Alexandre Laloux, directeur de cabinet adjoint de la maire d’Amiens.

Renforcer les liens élus-commerçants

Un ensemble de mesures qui semble satisfaire les parties prenantes. « Nous nous réjouissons du travail réalisé depuis un an qui va dans le bon sens », confie Pascal Fradcourt, président de la CPME de la Somme. « Tout ce qui a été abordé lors des ateliers, on le retrouve globalement ici », abonde Laurence Flamand, trésorière de l’Umih Somme qui évoque notamment la question du stationnement. « Nos clients ne savent pas que le stationnement est gratuit à partir de 17h30, c’est aux commerçants de diffuser l’information. Nous avons donc demandé à la mairie de communiquer plus largement sur ce sujet », explique-t-elle.

Le centre-ville reste très fréquenté. Un samedi du mois de mars, il a ainsi accueilli 27 200 visiteurs. (c) Aletheia Press/DLP

Les animations tous les samedis, entre avril et novembre, sont aussi une bonne nouvelle. « À chaque fois qu’il y a une manifestation, naturellement il y a plus de monde. J’espère que, là encore, il y aura une large campagne de communication », souligne Laurence Flamand. Laquelle note que ces ateliers ont permis à l’ensemble des acteurs de se rapprocher et de créer des liens. Une belle synergie qui ne demande qu’à se développer.

Une offre dense et variée

L’Agence du développement et d’urbanisme du Grand Amiénois (Aduga) a mené un diagnostic commercial du centre-ville d’Amiens. Ce travail s’appuie sur une étude de l’offre commerciale, réalisée à partir des données Codata, et une analyse sur le comportement d’achat. En 2021, le centre-ville abritait 788 cellules commerciales pour un taux de vacance de 6,2%. Si ce dernier est monté à 8,6% en 2023, il reste cependant bien inférieur à celui des Hauts-de-France (12,2%) et de la moyenne nationale (9,8%). « L’offre commerciale en centre-ville est dense et variée. La restauration (20%) est le premier secteur d’activité présent sur la zone. Arrivent en seconde position les services (19%) suivis par l’équipement de la personne (16%) », détaille Véréna Bourbia, chargée d’études « économie et ressources territoriales » à l’Aduga. Si le taux de commercialité, indicateur du dynamisme commercial, est passé de 47,1% en 2010 à 38,9% en 2021, celui-ci se stabilise en 2023. « On peut expliquer cette baisse par la crise sanitaire mais aussi les fermetures de chaînes nationales, remarque-t-elle. Les dépenses sont assez équilibrées entre les différents secteurs d’activité avec une prédominance de la restauration et de l’équipement à la personne ». À noter également que 79,9% des dépenses sont effectuées par des habitants d’Amiens Métropole, dont 13,3% par des habitants du centre-ville.