Entreprises
Au salon Impact PME, le gouvernement s'affiche pro-business
Pas de taxation exceptionnelle l'an prochain pour les entreprises et un pacte Dutreuil qui sera « préservé », a promis Véronique Louwagie, ministre des PME, lors de l’événement organisé par la CPME.

L'heure n'était pas aux grandes promesses à Impact PME, événement organisé chaque année par la CPME, Confédération des petites et moyennes entreprises, à Paris. Il y a deux ans, Élisabeth Borne, alors Première ministre, y avait annoncé la mise en place du « Test PME », destiné à évaluer les impacts de mesures sur les petites entreprises avant qu'elles ne soient inscrites dans la loi, une revendication phare de la CPME. Ce 24 juin, Véronique Louwagie, ministre déléguée chargée du Commerce, de l'Artisanat, des PME et de l'Économie sociale et solidaire, a promis qu'elle se mobiliserait, afin que la commission mixte paritaire qui doit discuter des mesures du projet de loi simplification de la vie économique (incluant le test PME) se tienne avant l'été.
Elle a également évoqué le budget 2026 au sujet duquel le Premier ministre, François Bayrou, doit s'exprimer autour du 15 juillet . « nous sommes très engagés sur un environnement pro-business. (…) Je le dis tous les jours, et je sais que les ministres à Bercy sont tout à fait sur cette ligne, il nous faut soutenir les entreprises (…) Il n'y aura pas de taxation exceptionnelle en matière d'impôt sur les sociétés », a promis Véronique Louwagie qui a néanmoins rappelé la nécessité de «corriger cette trajectoire budgétaire, pour arriver à un déficit qui ne dépasse pas 3% du PIB en 2029 ».
Autre sujet sur laquelle la ministre s'est voulue rassurante : le sort du Pacte Dutreuil, dispositif fiscal destiné à faciliter les transmissions familiales d'entreprises. « Il sera préservé » a-t-elle affirmé, tout en reconnaissant que « ce sujet fera probablement l'objet de débats à l'Assemblée nationale, parce qu'aujourd'hui des groupes souhaitent le remettre en cause ». A ses yeux, l'explosion du coût du dispositif constaté par la Cour des Comptes est « probablement » lié à une accélération des transmissions motivée par la crainte de voir disparaître le pacte.
Les vertus des normes
Véronique Louwagie a également évoqué le sujet des normes au niveau européen, soulignant la prise en compte des enjeux des entrepreneurs. « Nous avons besoin de simplification au niveau européen. Depuis quelques mois, l'Europe a réagi », a souligné la ministre. Exemple avec la directive CSRD, relative à la publication d'informations en matière de durabilité. Elle concernera les entreprises de plus de 1 000 salariés, et non plus de 250 comme prévu initialement. « 85% des PME qui étaient concernées par ce dispositif en seront exclues », a expliqué Véronique Louwagie.
Cet enjeu des normes avait aussi été évoqué par les intervenants d'une plénière consacrée à « Rapprocher le monde politique du terrain économique », qui avait précédé la ministre à la tribune. Avec des échanges inattendus. .« Nous sommes là en train de taper matin, midi et soir sur nos agriculteurs, alors que nous avons en France l'agriculture la plus durable du monde. On leur met des normes et par contre, on importe (…) Pour construire des poulaillers un peu conséquents, vous avez tout le monde vent debout », a déclaré Christelle Morançais, présidente de la région des Pays de la Loire (Horizons). C'est une entrepreneuse, Sophie Robert-Velut, directrice générale de Laboratoires Expanscience (qui détient notamment la marque Mustela) qui s'est inscrite en faux contre cette vision. Pour elle, « enlever les normes ne réglera pas le problème des sols qui sont en train de crever en France, tellement nous y avons mis de pesticides qui viennent notamment de Chine ». Selon l'entrepreneuse, ce sujet illustre la nécessité de réduire la dépendance de la France au commerce international. Et travailler de concert, pour définir et mettre en œuvre une politique stable et consistance, - normes comprises - « c'est cela, le travail que j'attends des politiques », a conclu Sophie Robert-Velut.