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Bâtiment et IA : Quand l’innovation redéfinit le chantier

La délégation de Bourgogne-Franche-Comté de la fédération française du bâtiment organisait son deuxième festival le 27 juin dernier au domaine de Pont-de-Pany. L’évènement a mis l’accent sur l’innovation dans le secteur.

Plus de 200 adhérents de la FFB de Bourgogne-Franche-Comté ont participé à la 2ème édition du festival dédié à l’innovation. Plusieurs dirigeants ont présenté leur innovation. © FFB BFC
Plus de 200 adhérents de la FFB de Bourgogne-Franche-Comté ont participé à la 2ème édition du festival dédié à l’innovation. Plusieurs dirigeants ont présenté leur innovation. © FFB BFC

Après le succès de sa première édition, la fédération française du bâtiment de Bourgogne-Franche-Comté a renouvelé son évènement. Près de 200 adhérents ont participé à cette rencontre dédiée à l’innovation. L’intelligence artificielle (IA) a naturellement trouvé sa place dans les échanges. Claire Guidi, conseillère auprès du président de la FFB nationale, avait notamment fait le déplacement pour aborder ce sujet. Pour démystifier le sujet, l’experte a d’abord défini l’IA :

"Pour le Parlement européen, l’intelligence artificielle représente tout outil utilisé par une machine afin de reproduire des comportements liés aux humains, tels que le raisonnement, la planification et la créativité". Une définition qui conduit Claire Guidi à dire que l’IA est "bête" puisqu’elle ne fait qu’apprendre ce que l’homme lui enseigne.

L’IA utile même dans le bâtiment

Claire Guidi a ensuite mis l’accent sur l’importance des données de l’entreprise. "Elles sont sous-estimées et sous-exploitées. Une exploitation stratégique permettrait d’anticiper, prédire ou encore prescrire." L’intelligence artificielle facilite le travail des entreprises, y compris dans le bâtiment, même si le secteur n’est pas le plus en avance sur le sujet. "En amont d’un chantier, elle peut analyser les appels d’offre pour éviter au dirigeant de se plonger dans une lecture fastidieuse ou rédiger des comptes rendus, décrit Claire Guidi. Au moment de l’exploitation, elle est en mesure de détecter des anomalies ou d’anticiper les besoins en maintenance."

L’innovation permet aussi de se démarquer de la concurrence. "Si vous ne le faites pas, quelqu’un d’autre le fera" a conclu Claire Guidi pour encourager les entrepreneurs présents à se tourner vers l’IA. "Il faut toutefois dépasser l’effet waouh et garder son esprit critique. L’IA nécessite un travail et des compétences, mais aussi un investissement en temps et en ressources" avertit-elle. Pour aider les acteurs du bâtiment, la FFB déploie des formations à travers des masterclass, des vidéos et des podcasts.

Innover sans l’IA

Soucieuse de montrer que petites et grandes entreprises peuvent entreprendre à leur façon, la FFB a ensuite donné la parole à des dirigeants qui ont apporté des exemples concrets. L’entreprise Coffratech de Mâcon, une centaine de salariés, a ainsi développé un procédé pour les balcons. "L’idée est née des remontées directes de terrain. Les balcons représentent l’un des postes les plus dangereux pour les compagnons et nous voulions le sécuriser" a expliqué Beytullah Olcay le dirigeant.

De son côté, Nicolas Allayrat de la société éponyme à Saint-Vallier en Saône-et-Loire, a choisi d’innover dans l’organisation de son entreprise. "Il s’agit de faire preuve de bon sens en mettant les bons compagnons au bon endroit avec le bon matériel" explique le gérant. Le responsable a ainsi opté pour le procédé de lean construction qui relève selon lui surtout "du bon sens". En parallèle, Emmanuel François, dirigeant de 2ED, a lui choisit d’intégrer la réalité augmentée à ses chantiers. La technologie lui permet ainsi de répondre à des appels d’offre auxquels une PME de cinq personnes ne pourrait normalement convoiter. Bien qu’à l’affût des nouvelles technologies, il n’a toutefois pas encore fait le choix de l’IA. "Je n’ai pas encore trouvé ce que cela pourrait m’apporter en gain de temps ou d’argent" résume-t-il.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert