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Beaune : Une histoire de famille comme sur des roulettes

Depuis près de 100 ans, la famille Tillot équipe en deux roues les Beaunois mais aussi les Dijonnais, les Chalonnais et même les touristes. De la petite reine tranquille aux motos plus rapides, l’entreprise familiale a su se renouveler sans perdre son savoir-faire.

Installé à Beaune depuis les années 1920, Tillot Deux Roues s’inscrit dans la durée en se modernisant et en se diversifiant. © Tillot Deux Roues
Installé à Beaune depuis les années 1920, Tillot Deux Roues s’inscrit dans la durée en se modernisant et en se diversifiant. © Tillot Deux Roues

Depuis près de 100 ans, la famille Tillot équipe en deux-roues, motorisées ou non, les Beaunois. D’abord au 31 puis au 48 et désormais au 54 de la rue du Faubourg de la Madeleine, l'entreprise familiale Tillot Deux Roues st indissociable de ce quartier de Beaune. Tout commence entre les années 20 et les années 30, avec Auguste qui investit le numéro 31, avec son activité de réparation de vélo. Puis en 1957, son fils René Tillot créé son entreprise juste en face, au 48. "Mon grand-père a peu à peu complété son activité avec les mobylettes. C’était le premier concessionnaire Motobécane et Motoconfort", raconte François Gauthier, quatrième génération à tenir les rênes de la société.

Tout commence entre les années 20 et les années 30 à Beaune, avec Auguste qui investit le numéro 31de la rue du Faubourg de la Madeleine, avec son activité de réparation de vélo. © Tillot Deux Roues

Après Auguste, ses filles Martine et Isabelle prennent le relais. "Ma mère avait commencé des études de notariat, elle venait juste pour donner un coup de main, mais finalement, elle est tombée dedans", sourit François Gauthier. L’entreprise se développe avec une boutique à Chalon-sur-Saône en 1978 et une autre à Dijon en 1981. À Beaune, l’entreprise fait l’acquisition du numéro 54 de la rue du Faubourg Madeleine pour gagner en place. Dans les années 2000, le scooter s’installe dans les magasins. Quand Isabelle quitte l’aventure familiale pour d’autres projets, sa sœur Martine, voyant la retraite approcher doucement, décide de se séparer de la boutique de Saône-et-Loire.

La quatrième génération en action

Tillot Deux Roues traverse le temps à Beaune puisque la troisième génération (avec Martine à droite) a passé le relais à la quatrième (François à gauche) en 2015. © Tillot Deux Roues

En 2015, le fils de Martine Tillot, François Gauthier, vient à son tour prêter main forte à sa mère après ses études en école de commerce. "Je n’avais pas l’ambition de reprendre la société familiale. Je conseillais surtout ma mère pour moderniser les choses", se souvient-il. Désireux d’entreprendre par lui-même, il laissera un temps ses ambitions de côté pour accompagner les changements au sein de l’enseigne. Tillot Deux Roues se dote d’un site internet et s’ouvre aux réseaux sociaux. Cette période, entre 2015 et 2020, coïncide avec l’arrivée et le développement du vélo électrique.

À Beaune, le magasin se concentre sur la petite reine, avec ou sans assistance, tandis que la capitale des Ducs et son marché se prêtent plus facilement au développement du scooter. En 2018, la célèbre marque Piaggio fait son entrée dans la boutique avec ses emblématiques Vespa. "En scooter, nous répondons à tous les types de besoin", ajoute l'entrepreneur. En 2025, la boutique dijonnaise se diversifie encore en intégrant les motos jusqu’aux 900 centimètres cubes. De son côté, François Gauthier ne renonce pas à son envie d’entreprendre et se lance, en parallèle, dans des projets liés au vin ou à l’immobilier.

Garder son savoir-faire

Entre Beaune et Dijon, l’entreprise emploie désormais sept salariés. La PME familiale réalise un chiffre d’affaires avoisinant 1,2 million d’euros en vendant 200 à 300 véhicules par an, du vélo à la moto. "Il y avait moins de technologie mais le vélo reste notre cœur de métier et nous faisons toujours la réparation", rappelle François Gauthier. Les boutiques proposent également de la location longue durée de vélo électrique ou de scooter en cas de retrait de permis. Tandis qu’à Beaune, les touristes peuvent opter pour la location de vélo à la journée. La clé de la longévité réside donc sans doute dans la diversité.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert