Avant la mise en service début 2025

Bourbourg : Verkor lance sa campagne de recrutements

Le groupe français Verkor qui construit actuellement une usine géante de fabrication de modules de batteries pour véhicules électriques à Bourbourg, près de Dunkerque, vient de lancer une première campagne de recrutements de 300 CDI. D’ici 2027, ce sont 1 200 personnes qui seront recrutées.

En quelques mois seulement, la future usine géante de Verkor est déjà bien visible sur la zone "Grandes Industries" du port de Dunkerque à Bourbourg.
En quelques mois seulement, la future usine géante de Verkor est déjà bien visible sur la zone "Grandes Industries" du port de Dunkerque à Bourbourg.

La première pierre de l’usine géante avait été posée en novembre dernier par la Première ministre de l'époque, Elisabeth Borne. Depuis, le chantier avance à vitesse grand V. Le futur bâtiment principal de 800 mètres de long sur 150 de large commence à se dessiner sur le terrain de 150 hectares de la zone Grandes Industries du Port de Dunkerque. «Nous devons livrer nos premiers modules de batteries à Ampère, la division «électrique» du groupe Renault à l’été 2025. Cela veut dire commencer la production dans 7 à 8 mois», précise Sylvain Painaut, cofondateur de Verkor et directeur de l’usine géante. «75% de notre capacité de production a déjà été réservée par Ampère, la division électrique du groupe Renault, pour équiper ses véhicules de la gamme Premium 100% électrique, «Alpine». Les modules de batteries fabriquées à Bourbourg seront assemblés chez Renault à Douai, avant d’être envoyées à Dieppe, site de production de cette gamme».

Le moment est désormais aux premiers recrutements de masse pour Verkor. Avec une première vague de 300 personnes qui doit rejoindre l’usine d’ici début 2025. «Ce seront à plus de 80% des opérateurs et des techniciens», précise Sylvain Painaut. «Sur les profils, nous sommes très ouverts. Ce qui nous importe surtout, ce sont la motivation et le savoir-être. Nous recherchons des profils industriels expérimentés ou non expérimentés et même des profils sans aucune expérience industrielle. Nous sommes sur des métiers nouveaux, nous disposons donc des outils pour former nos recrues, soit à Grenoble, où se trouve le siège de Verkor, et où le groupe a monté avec plusieurs partenaires une «école de la batterie». Mais également sur le territoire dunkerquois où des lycées et centres de formation vont être équipés de plateaux techniques dans le cadre du projet Electro’Mob, porté par la Région».

Une charte de bonne conduire du recrutement

Alors que les besoins en main-d’œuvre dans l’industrie sont déjà très importants sur le territoire et qu’ils vont monter en puissance au fur-et-à-mesure de l’entrée en production des autres usines attendues (pour rappel, 20 000 créations d’emploi à 10 ans), Verkor ne montre pas trop d’inquiétudes pour ses recrutements. D’abord, parce que la communication autour du projet depuis deux ans a été très importante et que l’envie de rejoindre une «industrie nouvelle» se fait très forte parmi les habitants du territoire. Pour preuve, le groupe se trouve déjà à la tête d’une très importante CVthèque, de plusieurs milliers de CV. «Nous avons un avantage sur les autres industriels de la filière attendus : nous sommes les premiers», sourit Sylvain Painaut. «Il faut prendre en compte aussi que les besoins de main-d’œuvre vont monter en puissance sur dix années. Cela donne le temps à tous de se préparer et de former en amont».

A ce sujet, Verkor précise qu’il a signé avec le MEDEF une «charte de bonne conduite du recrutement» pour répondre aux inquiétudes des PME et TPE du territoire. « Bien sûr, nous ne pouvons pas empêcher les gens de postuler chez nous. Mais il est clair que notre volonté n’est pas de déshabiller Paul pour habiller Jacques. Nous savons bien que recruter la pièce maîtresse d’une PME ou d’une TPE peut la mettre en péril. Nous ne sommes pas là pour mettre à mal l’écosystème industriel du Dunkerquois. Nous en serions les premiers perdants» promet Sylvain Painaut.