Calais : une centaine d'entrepreneurs de plus en 2025 pour la CCI Littoral

«Tout le monde a gagné ?» La question, posée par la CCI littoral Hauts-de-France ce 4 décembre au Bistrot du Channel, Scène Nationale de Calais est toute rhétorique. Les invités de cette soirée des entrepreneurs, une centaine de porteurs de projets aux profils variés, sont, par nature et à leur façon, les gagnants de demain. «Ils sont passés par tout lors des quatre semaines de formations à la création et la reprise d’entreprise qu’ils ont suivies» expliquent, en cœur, le service développement économique de la CCI Littoral. «Étude de marché, étude financière, questions assurantielles, comptabilité… Même s’ils ont des profils et des niveaux différents, tous étudient ces sujets» ajoutent les membres du service. Parmi ces futurs chefs d'entreprise, seuls 20 % sont des repreneurs.

Financées par le Conseil régional, les 20 sessions ont ponctué la Côte d’Opale toute l’année 2025 et ont comptabilisé 128 certifiés. À l’issue, les accompagnés passent devant un jury et pitchent leur projet. Ils ne valident leur compétence qu’après les délibérations du jury. Gage de réussite ? «Parfois, cela les confirme dans leur choix. Et parfois, ils s’aperçoivent qu’ils étaient déconnectés par rapport à l’ampleur de la tâche. On les acculture au langage du chef d’entreprise» résume Priscilla Hocquette, conseillère développement économique à la CCI Littoral. Et lors de la soirée, ils ont officiellement reçu le diplôme qui clôture ce parcours de formation.

Jeu vidéo et nettoyage ambulant

Autour des tables du Bistrot du Channel, les créateurs se regroupent. Pierrick Lanoy est en phase de création ; il développe un jeu vidéo dont le modèle économique est basé en partie sur les achats des joueurs. «Il s’agit d’organiser des tournois compris entre 8 et 64 participants. On personnalise un avatar avec une partie de l’équipement gratuit, un free-to-play avec de la publicité. Il y a aussi un droit d’entrée différent selon les tournois sur lesquels la société prend une commission. Le jeu est géré par l’IA» explique le trentenaire. L’idée fait son chemin via un test en réseau avec quelques proches du néo-créateur qui compte injecter entre 20 et 30 000 euros de capital.

Sa voisine Rachel Quenot a ouvert début octobre une micro-entreprise dans le nettoyage. Ses cibles ? «Les particuliers et les Airbnb qui se développent beaucoup» explique la jeune femme. Elle travaille depuis 18 ans dans le secteur et s’appuie sur une connaissance solide des attentes du client. «J’ai eu un gros ras-le-bol et j’ai décidé de me mettre à mon compte. Je me suis découverte capable de créer. J’ai trouvé 500 euros pour les premiers outils et j’ai pris ma voiture. Je ne voulais pas tomber de haut» s’amuse-t-elle. Les agences immobilières constituent un vivier conséquent pour trouver les clients qui peuplent la Côte d’Opale. «J’ai tiré le seul de rentabilité au plus bas avant d’y aller» conclut-elle. Prudence, mère de toute vertu.

Pour Aletheia Press, Morgan Railane