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Carvin : Nutriearth révolutionne la production de vitamine D3

Étape importante pour Nutriearth, qui vient d'inaugurer sa nouvelle unité de production de vitamine D3 : la start-up a développé une méthode unique au monde de cette vitamine dont plus d'un milliard d'individus dans le monde sont carencés.

Jérémy Defrize, co-fondateur de Nutriearth ; Philippe Beauchamps, vice-président de la Région Hauts-de-France en charge des relations aux entreprises, de l’emploi et de la formation professionnelle. ; Frédéric Motte, conseiller régional délégué à la transformation économique régionale et président de la mission Rev3 ; et Jeremy Burks, CEO de Nutriearth. © Maxime Decarsin
Jérémy Defrize, co-fondateur de Nutriearth ; Philippe Beauchamps, vice-président de la Région Hauts-de-France en charge des relations aux entreprises, de l’emploi et de la formation professionnelle. ; Frédéric Motte, conseiller régional délégué à la transformation économique régionale et président de la mission Rev3 ; et Jeremy Burks, CEO de Nutriearth. © Maxime Decarsin

C'est un travail de longue haleine qui a vu son aboutissement le 28 octobre dernier : initiée il y a 11 ans par Thomas Dormigny et Jérémy Defrize, Nutriearth a franchi une étape importante de son développement. Après avoir été incubée à Eurasanté puis Euralimentaire, la start-up dispose désormais de sa propre unité de fabrication de vitamine D3, à Carvin. Mais surtout, elle le fait avec un impact environnemental réduit : «Nos matières premières sont des vers de farine déshydratés, les Tenebrio molitor, qui contiennent naturellement un précurseur, que nous, humains avons dans la peau. C'est avec les UV que notre corps fabrique de la vitamine D» explique Jeremy Burks, qui a rejoint l'aventure en tant que CEO au printemps 2024. 

Et le marché est colossal puisque neuf personnes sur dix ne remplissent pas leur apport journalier en vitamine D – 15 microgrammes alimentaires par jour sont recommandés – car peu d'aliments en contiennent (maquereaux, sardines... mais qui risquent d'être contaminés au mercure...).

Lire aussi : Nutriearth : 8 millions d'euros pour accélérer le développement de la vitamine D3

«La vitamine D permet une bonne santé musculaire et osseuse. Mais notre vie de plus en plus sédentaire fait que plus d'un milliard de personnes dans le monde sont en carence. La vitamine D3 vient de la lanoline, présente dans la laine du mouton. Pour la transformer, par exemple en cosmétique ou en supplémentation en vitamine D, il y a beaucoup de procédés chimiques qui la rendent moins bien absorbables par le corps. Nutriearth a développé une approche naturelle, qui est trois fois mieux absorbée» explique Lisa Morand, ingénieur R&D.

Plus de 60 brevets déposés

Nutriearth a donc développé une technique unique au monde, qui reproduit le mécanisme naturel de synthèse de la vitamine D3 dans le corps humain : un traitement lumineux opéré sur les vers de farine, déclenche une conversion naturelle en vitamine D3, hautement disponible, sans extraction chimique ni solvant ni additif. Dans le viseur de l'entreprise, deux marchés : la petfood, dont des produits sont déjà commercialisés, et l'alimentation humaine. «Nous avons eu l'accord réglementaire en Europe sur les farines et nous devrions obtenir celui pour l'huile l'an prochain, pour le marché européen» explique Jeremy Burks. Cette huile, destinée au marché des compléments alimentaires, est déjà autorisée et commercialisée en Amérique du Nord. Les farines, quant à elles, peuvent par exemple être utilisées dans des préparations culinaires : c'est déjà le cas d'un industriel qui en fabrique des madeleines contenant 25% de vitamine D3.

Après une première levée de fonds de 5 millions d'euros en 2021, sept ans après le lancement du projet, Nutriearth vient donc d'en lever 7,5 auprès d'investisseurs et de partenaires institutionnels, notamment pour le lancement de ce site industriel. Les co-fondateurs tablent sur une rentabilité à horizon 2027, pour un chiffre d'affaires en 2024 situé entre 1,5 et 2 millions d'euros et une croissance qui devrait doubler voire tripler dans les prochaines années.

Nutriearth certifiée B Corp

Pour formaliser des engagements déjà pris en matière de RSE, Nutriearth a voulu aller plus loin en se lançant dans une démarche de certification B Corp. Mi-septembre, la start-up s'est vue remettre le fameux sésame international qui récompense les entreprises répondant à des hauts standards de performance sociale et environnementale. Avec un score de 107,2 points, Nutriearth rejoint la communauté mondiale de plus de 10 000 entreprises certifiées réparties dans plus de 100 pays. Elles sont 570 en France dont une trentaine en Hauts-de-France.