Consulaire

CCI Meuse Haute-Marne : vers un changement de paradigme

Inscrit dans son plan stratégique, l’immobilier-foncier fait partie des priorités de la CCI Meuse Haute-Marne. Déjà détentrice de la compétence, la chambre consulaire veut se structurer pour être à l’initiative sur son territoire d’action. Explications avec Richard Papazoglou, son président.


© Laurence Deleau. Richard Papazoglou, le président de la CCI Meuse Haute-Marne affiche les ambitions immobilières et foncières de la CCI.
© Laurence Deleau. Richard Papazoglou, le président de la CCI Meuse Haute-Marne affiche les ambitions immobilières et foncières de la CCI.

Les Tablettes Lorraines : Aujourd’hui, un quart de vos recettes provient de l’immobilier. Quelle est l’ambition pour les années à venir ?

Richard Papazoglou : L’immobilier et le foncier sont le cœur du réacteur du développement économique, que ce soit pour les entreprises meusiennes ou celles qui veulent s’installer dans notre département. La clef, c’est avant tout de pouvoir avoir des bâtiments et du foncier disponibles. Nous nous engageons car c’est aussi dans une logique de refonte de notre modèle économique. La ressource fiscale dégringole alors plutôt que de subir chaque année les annonces des PLFSS (projet de loi de financement de la sécurité sociale), nous souhaitons reprendre la main. Aujourd’hui, il y a du potentiel foncier en Meuse, mais le territoire est dans l’incapacité de cartographier et inventorier le foncier disponible. Or, nous devons avoir une information qui circule bien entre tous les acteurs pour répondre aux porteurs de projets. Actuellement nous n'avons qu’une vision parcellaire. Le point de départ est donc d’avoir une méthode liée à l’offre car il manque une vraie stratégie départementale. La CCI veut impulser une dynamique pour mettre l’ensemble des acteurs autour de la table et avoir une vision partagée. En Meuse, il n’y a pas d’opérateurs en aménagement. La CCI est en train de se structurer pour le devenir.

Quel est le calendrier pour que vous soyez opérationnel ?

On est déjà opérateur. La stratégie est de pouvoir répondre aux besoins de nos entreprises, comme c’est le cas avec l’entreprise Gaming Engineering avec son projet de construction de son usine à Commercy. Il nous faut mobiliser des fonds, mais nous devons travailler sur l’agilité car nous sommes un établissement public et toute décision prend du temps. Nous allons créer des véhicules (des filiales) financiers privés pour gagner en agilité et porter des opérations immobilières. La CCI a déjà une belle expérience avec le bâtiment Meuse TGV portée à l’époque par l'ancien président, Michel Jubert et en parallèle, la fusion des deux CCI (Meuse et Haute-Marne) en 2019 nous a permis d’hériter de l’ADN et du savoir-faire de la Haute-Marne. Aujourd’hui, nous avons construit une offre commune avec la CCI de la Marne pour monter en compétences. L’offre sera disponible dès cette année. Concrètement, le syndicat mixte du Parc Innov devrait prochainement lancer des marchés de concession pour la création de la zone d’activités. Nous serons candidat. C’est un vrai changement de paradigme.

Au-delà de cette offre plus spécifique sur l’industrie, le commerce souffre actuellement, quelle solution la CCI Meuse Haute-Marne peut-elle mettre en place ?

Nos cellules se vident. Nos centres villes subissent la concurrence avec Internet, les zones commerciales périphériques et le problème du pouvoir d’achat des consommateurs. Quelle est la clef pour inverser cette situation ? Les commerçants doivent travailler sur le service supplémentaire et la fidélisation, mais ils doivent avoir un modèle économique qu’il maîtrisent. C’est dans ce cadre que nous allons créer une foncière commerciale en Meuse. J’ai déjà l’accord des villes de Verdun et de Bar-le-Duc. Nous allons acquérir des cellules commerciales aux côtés de ces collectivités pour mettre à disposition des commerçants des locaux à des conditions avantageuses. Si historiquement la chambre avait trois missions avec l’accompagnement des entreprises, la formation et le foncier, aujourd’hui j’en rajoute une quatrième ; que la CCI soit un outil d’aide à la décision des collectivités pour leur politique d’aménagement. Si nous montrons que nous sommes utiles, alors nous serons indispensables. Dans le cas contraire, notre pérennité sera en jeu.