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Congrès des maires du Nord : «On demande à l'Etat de nous faire confiance»

A l'heure d'un climat politique instable et d'une colère sociale qui bousculent le pays, les élu(e)s et président(e)s d'EPCI (Etablissements Publics de Coopération Intercommunale) se sont réunis ce jeudi 25 septembre à Gayant Expo pour leur 69ème congrès annuel.

Les allocutions au Congrès des Maires du Nord, avec au pupitre, Christian Poiret, président du Département du Nord.
Les allocutions au Congrès des Maires du Nord, avec au pupitre, Christian Poiret, président du Département du Nord.

Les élus du Département étaient au rendez-vous de cette 69ème édition du Congrès des Maires du Nord, organisé par l'Association des Maires du Nord et des Présidents d'EPCI, ce jeudi 25 septembre. Particularité de cette édition 2025 : elle signe la fin du mandat difficile et chahuté débuté en 2020 et qui s'achèvera d'ici quelques mois, dans un contexte tendu pour les collectivités, entre hausse des violences faites auprès des élus – + 44% depuis 2022 –, crise sociale, désengagement de l'Etat et augmentation des dépenses.

Pour autant les maires du Nord restent unis, comme l'a rappelé Bernard Gérard, président de l'Association des Maires du Nord et maire de Marcq-en-Barœul : «2025 n'a pas été de tout repos, tant le climat général de notre pays s'est tendu. Les français sont fatigués, ils craignent pour leur pouvoir d'achat et leur sécurité. Mais il reste un pilier de confiance : le maire. On oublie souvent de dire que l'Etat nous aide mais nous lui demandons aussi de nous faire confiance et de reconnaître notre légitimité démocratique. Notre rôle est de recoudre la part déchirée de notre tissu social.»

Des normes trop coûteuses

Alors que pointe la perspective d'un «grand acte de décentralisation, de clarification et de liberté locale au Parlement», impulsé mi-septembre par le nouveau premier Ministre Sébastien Lecornu, les maires attendent des actes, et surtout des moyens, alors que la loi de finances 2025 a vu une ponction de l'ordre de sept milliards d'euros des dotations faites aux collectivités, mais que dans le même temps, le coût des normes a augmenté de quatre milliards d'euros depuis quatre ans, a tenu à rappeler Murielle Fabre, secrétaire générale de l'AMF : «Nous soutenons le choix du Gouvernement de faire des économies mais on continue à avoir des dépenses nouvelles : le recul du trait de côte, la Gemapi (Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations), le service petite enfance... Nous appelons de nos vœux à une loi de finances.»

Fidèle à ses discours passionnés, Christian Poiret, président du Département du Nord abonde en ce sens et surtout, motive ses troupes : «Il faut se réveiller. La France doit produire et faire de la richesse. Le Département a besoin des 647 maires du Nord. Arrêtons le défaitisme et repartons au combat !» Car 2026 verra l'arrivée de nouveaux élus mais aussi la défection de bons nombres d'édiles, puisqu'en l'espace de trois mandats municipaux (2008-2026), le nombre moyen de démissions de maires par an a été multiplié par... quatre.