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Darnétal : Fariboles Productions donne vie aux personnages de BD

À Darnétal, Fariboles Productions fabrique à la main des figurines haut de gamme issues de bandes dessinées franco-belges. L’atelier normand allie savoir-faire artisanal et innovation pour séduire les collectionneurs.

Hélène Bouget est la directrice de Fariboles Productions. © C.G.
Hélène Bouget est la directrice de Fariboles Productions. © C.G.

« Chaque figurine est une aventure », lance Hélène Bouget à la tête de l’atelier Fariboles Production à Darnétal. Ici, dans ce lieu « unique en France, voire en Europe » naissent des figurines issus de bandes dessinées franco-belges.

L’histoire de Fariboles débute en 1993 lorsque Pascal Rodier fonde Fariboles Productions. En 2022, le groupe Abysse Corp, leader européen spécialisé dans les figurines grand public, rachète l’entreprise pour enrichir son catalogue avec des pièces haut de gamme destinées aux collectionneurs.

Parmi les licences phares, « c'est Astérix sans conteste », s’enthousiasme la directrice. Aux côtés des irréductibles Gaulois, on retrouve Gaston Lagaffe, Marsupilami, Spirou, Fantasio ou encore Lucky Luke. « Depuis 2-3 ans, on s'est lancé dans le manga avec Capitaine Flam et aussi dans les Disney », ajoute-t-elle en montrant les pièces détachées de futures Fée Clochette.

La sculpture numérique comme outil supplémentaire

Avant qu’une figurine ne voie le jour, c'est un long parcours. Et ça commence par l’obtention des droits. « On ne peut pas faire tout ce qu'on veut, précise Hélène Bouget. Nous avons un engagement avec les ayant droit, il y a une validation sur les personnages par exemple. » Une fois l’accord obtenu, le travail passe entre les mains d’Éric Delaval, sculpteur depuis une vingtaine d’années.

C’est lui qui conçoit toutes les figurines. En 30 ans, les méthodes ont changé et la technologie fait désormais partie du quotidien de l’atelier. « J’utilise la sculpture numérique, sur logiciel, depuis 2020-2021, raconte-t-il. La première figurine, c’était Zombillénium ; cela avait du sens puisque le dessinateur travaille sur numérique. En numérique, on n’a pas peur de casser le prototype, on peut aller plus loin dans les détails, on tente d’autres choses, mais le processus mental est le même. »

L’introduction de cet outils, complétée par l’usage de l’impression 3D pour certains éléments, a valu à Fariboles Productions un prix de l’innovation aux Trophées du commerce et de l’artisanat organisés en novembre par le Département de Seine-Maritime et la Chambre des métiers et de l’artisanat. Pour autant, le sculpteur continue de réaliser ses prototypes en résine, à partir de pâte à modeler.

Un Trophée de l’artisanat pour l'innovation

Une fois le prototype finalisé, viennent la création des moules, le ponçage puis la peinture, à l'aérographe pour la peinture de fond ou au petit pinceau pour les détails. « Notre marque de fabrique, c'est la peinture mate pour donner plus de relief, pour accrocher la lumière et cela se rapproche le plus du dessin », pointe Hélène Bouget. Les pièces sont ensuite assemblées pour donner vie aux personnages. « Parfois, on a recours à des éléments comme le lacet dans les cheveux ou une matière spécifique pour les ailes de Fée clochette, pour la rendre la plus réelle et précise possible », ajoute-t-elle.

Dix-huit salariés travaillent chaque jour à la fabrication de ces pièces uniques, produites en éditions limitées, dont certaines atteignent plusieurs centaines d’euros. « Nous réalisons une dizaine de nouveautés par an », indique la directrice de Fariboles. Et, dans l’atelier, les idées fusent déjà pour continuer à surprendre les collectionneurs.