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Du parquet au diagnostic : Laurent Bernard, la rigueur dans les gènes

Ancien basketteur professionnel, Laurent Bernard s’est reconverti en spécialiste du diagnostic immobilier. À la tête d’Acade, entreprise dijonnaise qu’il a fondée en 2008, il impose une éthique de travail exigeante, dans un secteur en mutation.

Après une carrière de basketteur professionnel, Laurent Bernard a créé une entreprise de diagnostic immobilier. © Aletheia Press / Nadège Hubert
Après une carrière de basketteur professionnel, Laurent Bernard a créé une entreprise de diagnostic immobilier. © Aletheia Press / Nadège Hubert

Les passionnés de basket s’en souviennent encore : Laurent Bernard, figure emblématique de la JDA Dijon, en a porté fièrement les couleurs de 1997 à 2004. Capitaine charismatique, il conduit son équipe jusqu’en finale de l’As des As et intègre même les rangs de l’équipe de France.

En 2007, après vingt ans de carrière sur les parquets, il raccroche les baskets. Mais l’homme a anticipé ce virage. Formé aux techniques du bâtiment, il reste à Dijon et crée l’année suivante Acade, spécialisée dans le diagnostic immobilier.

Un entrepreneur aux fondamentaux solides

"Le sujet m’a tout de suite intéressé, et une opportunité s’est présentée", explique simplement ce solide entrepreneur de 1,94 mètre, aujourd’hui âgé de 54 ans. Seul aux commandes, il pilote une équipe de quatre personnes pour un chiffre d’affaires annuel avoisinant les 600 000 euros. "Nous travaillons à parts égales pour des particuliers et des professionnels", résume-t-il. Bailleurs, promoteurs, notaires, agences immobilières ou gestionnaires de biens font appel à Acade pour sa rigueur et sa fiabilité.

Dans sa boîte à outils, Acade propose un éventail complet : DPE (diagnostic de performance énergétique), diagnostic loi Carrez, diagnostic technique global pour les copropriétés, repérage amiante et plomb avant travaux ou démolition, ou encore diagnostic PEMD, qui évalue les matériaux et déchets à traiter. Chaque mission est documentée, justifiée, factures à l’appui. "Si l’on ne peut pas prouver, on ne peut pas garantir", tranche Laurent Bernard. Une ligne de conduite claire, qui fait la différence dans un secteur parfois flou.

Tolérance zéro pour les diagnostics de complaisance

Alors que la réglementation sur le DPE se durcit – avec pas moins de 60 nouveaux points de contrôle – le chef d’entreprise se félicite des évolutions. Mais il regrette que les outils aient manqué de précision plus tôt : "S’ils avaient été là avant, on aurait évité bien des fraudes."

Et certains abus subsistent : "Des diagnostiqueurs, notamment en région parisienne, travaillent par téléphone. Résultat, en cas de litige, c’est toute la chaîne – du vendeur au notaire – qui peut être mise en cause." Autre regret : le report de la généralisation des QR codes censés fiabiliser les DPE. Prévue au 1er juillet 2025, la mesure a été repoussée sans nouvelle échéance.

Une culture du collectif héritée du sport

Laurent Bernard le reconnaît : son passé de sportif lui a "entrouvert certaines portes". "Le basket m’a offert un réseau et facilité les premiers contacts avec les entreprises. Mais cette image s’accompagne d’une attente forte. Il faut prouver, plus encore."

Habitué à mener une équipe, l’ancien capitaine transpose ses réflexes du vestiaire dans sa vie d’entrepreneur : "Je m’efforce de cultiver la communication, les échanges. Travailler en open space permet de fluidifier les discussions entre les techniciens, mais aussi de créer une vraie dynamique d’équipe." Et toujours, la même volonté d’atteindre les objectifs, avec patience et ténacité : "Parfois, ça prend du temps, mais même si je n’y arrive pas du premier coup, j’avance pas à pas jusqu’à ce que ça fonctionne."

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert